C’est dans leur local du 1 rue Georges Lecomte que les élu.e.s municipaux et communautaires du groupe de gauche Mâcon Citoyens ont tenu une conférence de presse pour revenir sur les violences urbaines qui ont marqué le quartier des Saugeraies au mois de janvier.
La parole fut conjointement partagée entre Eve Comtet Sorabella et Catherine Amaro, qui étaient entourées de Gabriel Siméon, de Delphine Mermet et de Éric Ponchaux.
Des violences qui, bien sûr, sont inexcusables et aucunement justifiées à leurs yeux. Ce qui irrite les deux élues de Mâcon Citoyens, c’est l’absence de communication sur ces évènements : « qui ne sont présentés que comme les conséquences du refus d’une salle sur fond de narcotrafic… L’opposition n’a jamais été informée de cette demande de salle… Nous avons, par courrier, saisi le maire, qui à ce jour est resté sans réponse, personne n’a d’information ! Nous n’avons pas eu de compte rendu des réunions du nouveau groupe Contrat de Ville, ‘engagement quartier 2030’… Le vrai sujet, c’est l’absence de communication du maire avec ses élus. La population n’est jamais associée. Cette demande de salle est une revendication très ancienne des jeunes d’alors, lorsque le Centre Leclerc a été déplacé, le malaise est très ancien… »
Et Catherine Amaro d’élargir ce malaise des quartiers : « Nous sommes retournés dans ces espaces délaissés. Ce qui domine très clairement auprès de la population et en particulier des jeunes, c’est la sentiment d’abandon, cet abandon qui touche tout particulièrement les 17-25 ans. Nous reconnaissons que pour les plus jeunes, des choses sont faites, pour l’enfance, mais pour les ainés, c’est le vide total, il n’y a pas de projet. La demande légitime de pouvoir se retrouver était déjà dans le diagnostic du Contrat de Ville 2015, les propositions faites aux jeunes qui, pour beaucoup ne sont ni en emploi, ni en formation, sont très faibles. Le ressentiment, la colère, monte, c’est l’abandon de ces quartiers qui est à la source de cette colère. »
L’accompagnement des familles mono-parentales, le nombre d’animateurs, l’absence de gardiens d’immeuble, et même « la police qui n’est pas au rendez-vous », la disparition des fêtes de quartier au détriment des fêtes communautaires, les craintes sur la disparition du terrain de foot des Saugeraies ou le miteux terrain City stade de la Chanaye… sont autant de dossiers qui viennent corroborer le manque d’intérêt pour plus d’un tiers de la population mâconnaise qui vit dans ces quartiers.
« Pourtant, les moyens sont là, mais il n’y a pas de volonté politique. Il est urgent de remettre l’Humain dans ces lieux de vie. Le béton n’est pas une réponse crédible à ce sentiment d’abandon. La colère gronde… »
J.-Y. Beaudot