C’est à l’occasion de la présentation des chiffres 2024 de la délinquance sur le département et du plan départemental de restauration de la sécurité du quotidien commandé par le ministre de l’Intérieur que le préfet Yves Séguy a évoqué la réponse des forces de l’ordre à la suite des destructions commises dans la nuit du 18 au 19 janvier. Les détails ici-même.
« Sur deux semaines, 1422 personnes ont été contrôlées, ainsi que 1023 véhicules. 141 PV ont été dressés et 27 amendes distribuées. 49 véhicules ont été immobilisés et 4 mis en fourrière. »
4 jeunes individus ont été interpellés dans les premiers jours de cette quinzaine. Deux ont été placés en garde à vue, un a été placé sous contrôle judiciaire, le 3ème a été mis en centre éducatif fermé.
« La peur a changé de camp » a-t'il affirmé, « et nous continuons d’occuper le terrain. Nous nous réunissons une fois par semaine avec le maire, son adjoint à la sécurité et le directeur de la police municipale pour faire le point. »
Si la situation du quartier est traitée de façon sécuritaire, elle l’est aussi de façon sociale a assuré la directrice de cabinet du préfet Salwa Philibert : « La sécurité du quotidien a deux jambes. » Aux Saugeraies, cela s’est traduit par le fait de « redonner la parole aux familles et engager un travail sur la parentalité, avec les enfants également. Ce travail est conduit en collaboration avec la Ville et le bailleur social, jusqu’en pied d’immeubles. » Un PAEJ (point d’accueil et écoute jeune) a été ouvert par la CAF. Il reçoit également les adultes.
« La politique du ministre se veut une action en 3 lames » a décliné le préfet : « la première concerne le crime organisé, autrement dit le narcotrafic ; la seconde s’articule autour du principe des villes de sécurité renforcée lorsqu’il y a des faits graves commis comme à Grenoble ou à Mâcon. Ceci implique une occupation importante de la voie publique, la multiplication des contrôles et l’addition des moyens. La 3ème lame est le PADRSQ, qui s’appuie sur la connaissance du territoire qu'ont les préfets. « Les préfets sont libres dans leur action, mais comptable de leurs résultats » a dit le ministre de l’Intérieur.
En matière de stupéfiants, le directeur départemental de la Police Nationale Thomas Kieffer a souligné le fait que, « sans consommateur, pas de trafic. » Les consommateurs sont donc la première cible des policiers, qui travaillent également sur la déstabilisation des points de deal par des opérations régulière, et mènent des enquêtes de fond pour remonter aux dealers.
Pour ce qui est des zones gendarmeries, le commandant du groupement Tomica Lukic a indiqué que les infractions en matière de stups ont augmenté de 44 %, avec une augmentation significative des infractions de consommation de 39 %.
Anne-Lise Furstoss, procureure de la République de Mâcon, a fait savoir que l’activité du tribunal en matière de stup a augmenté : 55 nouvelles affaires ont été traitées en 2024, dont 20 ont fait l’objet d’une comparution immédiates des mises en cause.
En matière de cambriolages, Thomas Kieffer a également tenu à rappeler que la population doit avoir le réflexe de faire le 17 quand un mouvement suspect est constaté. « Nous sommes là pour ça. Il ne faut pas hésiter. On ne dérange pas la police. »
A noter encore qu’en matière de violences intra-familiales, la baisse en zone gendarmerie est importante (-9,5 %). Il faut le souligner car nous étions jusque là sur une augmentation de l’ordre de 20 % par an depuis 2019.
Rodolphe Bretin
Le Plan d'action départemental
de la restauration de la sécurité du quotidien