La cacophonie de cette dernière quinzaine, lors de laquelle on aura tout vu de la chienlit politique, est proprement insupportable. Nos cœurs, nos yeux et nos oreilles de citoyennes et citoyens sont mis à rude épreuve...
Du Président de la République tentant de se dédouaner sur la population de sa responsabilité dans la situation politique du pays, à son prédécesseur qui voudrait se racheter une conduite après avoir trahi le peuple pendant son mandat présidentiel (accordons-lui de ne pas avoir eu l'outrecuidance de se représenter en 2017), en passant par un candidat NFP fiché S, par une certaine bourgeoise artistique, sportive et médiatique qui crie au loup à l'approche de dimanche, animée par le vieux réflexe anti-fasciste, ou anti-nazi, c'est selon, réflexe reptilien, limite anti-démocratique, qui voudrait nous faire avaler que, quand le peuple vote mal, il faut le rappeler à l'ordre et à la raison.
S'il faut parler du passé, parlons-en, mais complètement, pas seulement pour un camp, car la gauche vociférante n'est pas exempte de tout soupçon... Rappelons Mitterrand et la Francisque en 1943 (décoration du régime de Vichy), son amitié fidèle et plus que douteuse avec René Bousquet, l'homme de la rafle du Vel d'Hiv ; plus tard, Le Coup d'état permanent signé d'un homme qui, devenu président, s'est parfaitement accommodé de la Vième République (le livre se voulait pourtant être une charge accablante contre De Gaulle, ce soi-disant apprenti dictateur...) ; le PCF pendant le pacte germano-soviétique (accordons aux communistes d'avoir été des résistants déterminés quand leurs yeux furent ouverts à la rupture du pacte) ; le « Vive la crise » douteux du journal Libération en 1984, quand Mitterrand renonçait au socialisme pour entamer durablement le tournant de la rigueur (qu'avait-il dit pourtant en 1971 ?... « Celui qui n'accepte pas la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec l'ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du parti socialiste »), début de l’ascension du Front national...
Tout cela justifiant de défendre le RN ? Non, seulement le peuple qui s'est exprimé, qui dit et redit sa douleur et sa colère depuis les Gilets jaunes. Rappelons au microcosme apeuré par le vote populaire et qui manifeste à Paris, qu'en démocratie et dans notre République, le peuple est souverain, quand bien même son choix ne revient pas à quelques un.e.s. C'est à l'homme ou à la femme politique de se montrer à la hauteur, de se soumettre ou de se démettre.
La situation actuelle était plus que prévisible compte tenu des résultats du 1er tour de la présidentielle 2022, avec un vote contestataire très largement majoritaire. Nous sommes simplement à l'étape suivante de la contestation d'une présidence de la République qui n'a rien changé depuis en matière de démocratie, au contraire. On récolte ce que l'on sème... Et pour reprendre les propos de notre confrère info-chalon, « il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ».
Alors de grâce, à toutes celles et tous ceux, donneurs et donneuses de leçons de morale, qui tapent, tapent et retapent sur les autres, et en premier lieu à vous M. le Président : un peu de respect pour la démocratie, le suffrage universel et la souveraineté nationale !
Rodolphe Bretin