Il faut avouer que ça ne démarrait pas très bien car la pluie s’est invitée à 10h30, contraignant à un repli à l’abri pour le discours d’inauguration.
Claire Pelletier, maire de la commune, a tout d’abord tenu à remercier de leur présence Anne Brochette, vice-présidente MBA en charge du tourisme, Louis-Mickaël Graal, directeur de l’office du tourisme communautaire, Alexandre Eloy, chef de corps du CPI ainsi que les représentants des communes voisines amies.
« Quand j’ai proposé, il y a un an, cette commémoration des 60 ans du "Char à Bœufs", mon équipe s’est d’abord montrée sceptique. Mais quand je vois aujourd’hui l’installation sur l’esplanade, la mobilisation générée dans le village et le programme qui est proposé, je me dis qu’il aurait été vraiment dommage de ne pas insister.
Je tiens donc à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont collaboré à la mise en œuvre de cette fête, les Chasseloutis qui se sont retroussé les manches, le directeur de l’office du tourisme communautaire (OTC) et son équipe pour leur aide précieuse, les JCA (Jeunes Chasseloutis en Action), le SIACS et tous les bénévoles.
Pour le prêt de matériel, je remercie l’OTC, la commune de Leynes, le comité des fêtes de Leynes, FestiChânes, le Sou des Écoles, Maëlle de la boulangerie de Leynes qui a mis son pétrin à disposition d’Auxence, compagnon boulanger, pour confectionner les brioches qu’il vous propose avec sec camarades des JCA. »
Claire Pelletier a ensuite cédé le micro à Adam et Anna, membres des JCA qui par le moyen d’une petite saynète ont retracé l’historique du « Char à Bœufs » à Chasselas : l’histoire de Claude Brosse, qui, parti à « l’assaut de Versailles » pour y faire connaître son vin, eut l’opportunité de se faire remarquer par le roi Louis XIV lors de la messe. Sa très grande taille lui faisant dépasser ses voisins d’une bonne tête lors de la génuflexion, le roi demanda qu’on aille faire agenouiller cet impertinent.
Louis XIV demanda qu’on lui présente cet homme, s’enquit des raisons de sa présence et demanda à goûter le vin du vigneron. Il le trouva supérieur à ceux qu’on servait à la Cour et en fit l’éloge autour de lui.
Claude Brosse devint ainsi le premier marchand de vin du Mâconnais à exporter ses vins vers la capitale.
En 1965 une équipe de jeunes Chasseloutis volontaires, sur une idée d’André Degeurce, lancent le projet hardi de reproduire le voyage de Claude Brosse à Versailles, un char à bandage est construit par des artisans locaux et attelé à une paire de bœufs « Frisé et Mignon ».
Les temps ayant changé, c’est en camion que l’attelage fera la route, mais les derniers kilomètres se feront « au pas des bœufs » suivi d’un cortège en costume traditionnel mâconnais.
Après cette expédition, chaque année, durant près de 10 ans, le syndicat d’initiative de Chasselas organisera les grandes « Fêtes du Char à Bœufs » le week-end précédant le 15 Août.
Outre les artisans présents sur l’esplanade, de nombreuses activités ont distrait les visiteurs, avec en vedette des tours de calèche tirée par les bœufs et des déambulations à travers le village en suivant le char à bœufs historique. Des balades à poney en costume de mousquetaire ont permis aux enfants de se prendre pour D’Artagnan et une exposition de photos de la première fête de 1965 a rappelé des souvenirs aux plus anciens.
On notera la présence de Grégory Devaud, syndic de la commune d’Aigle, dans le canton de Vaud en Suisse. Chasselas a signé, le 26 Juin dernier, un pacte d’amitié avec la commune d’Aigle. C’est à Aigle que se déroule chaque année le mondial du vin de Chasselas, avec un concours de vins issus de ce cépage. N’ayant pas pu être présent pour l’inauguration, il était cependant sur place durant l’après-midi et s’est longuement entretenu avec Claire Pelletier et les anciens propriétaires du château qui avaient œuvré pour le rapprochement des deux communes.
Le groupe de danses folkloriques « les Petits Lamartiniens » s’est produit en deuxième partie d’après-midi, ne laissant plus personne dans l’ignorance sur l’origine des danses mâconnaises et leur signification ainsi que sur les différents costumes arborés, reflets d’un métier ou d’une classe sociale.
Jean-Marc Milamant
Claire Pelletier & Grégory Devaud