À 20 ans, Mathéo Gazen a déjà une solide expérience derrière lui…et surtout : un projet.
Après des études en apprentissage dans le domaine de la sécurité à Chalon, le jeune entrepreneur a désormais les yeux fixés sur le lancement de sa plateforme Rental Sphère en Saône-et-Loire courant septembre. Il faut dire qu’il a l’expérience de son côté, avec une première réussite, celle d’un site Internet créé en parallèle de ses études : « Conception Digitale ».
Sur l’idée de son père, Mathéo Gazen compte mettre à profit ses compétences dans le marketing digital au service d’un projet simple : faire le lien entre propriétaires et futurs locataires pour le partage d’objets en tout genre.
« Il en parlait depuis quelques années, mais il n’avait pas le temps de s’en occuper et m’a donc laissé prendre en main cette initiative. Je pense qu’il y avait aussi, derrière cela, la volonté de m’aider à me lancer dans l’entreprenariat » explique-t-il. C’est donc naturellement que, début janvier 2024, Mathéo a commencé à travailler sur ce projet.
De la stratégie de communication à la création du site en passant par la recherche de soutiens, le chantier était impressionnant, mais pas assez pour l’effrayer. Il s’est rapproché d’un professionnel indépendant pour développer le volet technique du site, et rencontrera prochainement une juriste pour cibler l’aspect juridique de Rental Sphère et de ses utilisateurs.
« Le démarchage, c’est envoyer des courriers en expliquant les vertus du concept », raconte-t-il. Avec cette méthode, il obtient notamment le soutien du Grand Chalon et de l’ex député de la 3ème circonscription de Saône-et-Loire Rémy Rebeyrotte. « Ce ne sont pas des soutiens économiques, mais ils nous aident pour la communication » précise Mathéo Gazen.
« Notre objectif, c’est de créer une plateforme de mise en relation. On réunit les conditions pour que les utilisateurs se trouvent, puis on les laisse les plus libres possibles. Tout reste ajustable entre eux ». En effet, Rental Sphère ne prend aucune commission sur les transactions, et laisse les utilisateurs choisir leur mode d’échange : rendez-vous, livraison, point de retrait…le mode de récupération de l’objet est libre, tout comme la durée de location, sélectionnable par les utilisateurs.
Le site fonctionnera par forfaits de 1,99 euros pour 5 annonces, et 2,99 pour le double : « on veut créer les opportunités les plus avantageuses possibles pour permettre à un plus grand nombre d’en profiter ».
Dans cet objectif de créer un outil multigénérationnel, Mathéo Gazen a également veillé à ce que la plateforme soit la plus simple d’utilisation possible. « On ne veut pas que l’échange se cantonne à Internet. Il y a la volonté de créer un lien social à travers ces locations, avec un système de paiement de main à main. On demande aussi aux utilisateurs de mettre leur numéro de téléphone pour que l’échange soit fluidifié ». Une plateforme accessible sur téléphone ou ordinateur, pour tous type d’objets, simple d’utilisation et intuitive : tout est fait pour élargir le public visé.
Partage, entraide, écologie : c’est avec ces mots qu’il choisit de définir Rental Sphère.
Dans un contexte où la volonté de réduire la surconsommation prend de l’ampleur, Rental Sphère répond à un besoin primordial à la fois pour la planète et pour nos portes -monnaie ! Son créateur l’affirme en s’appuyant notamment sur les chiffres en hausse de la location d’objets…et sur les statistiques effrayantes constatées par une étude d’avril 2021 de « média vert » : nous possédons en moyenne 2,5 tonnes d’objets par foyer, et nous nous en débarrassons chaque année de 31%. Malgré le fait que ces objets soient encore fonctionnels, c’est leur faible taux d’utilisation qui motive principalement la décision de s’en séparer.
« Moi-même, j’achète parfois des objets qui ne me serviront qu’une fois. (…) L’économie circulaire, c’est permettre de faire circuler un même objet entre 10 mains plutôt que de l’acheter 10 fois » prône Mathéo Gazen.
En clair, utiliser la bonne définition du terme communauté : pourquoi créer quelque chose si notre voisin a le même dans son placard…et qui plus est, qui prend la poussière ?
« Ce qu’on recherche, c’est de la visibilité. On peut l’obtenir par les collectivités et les élus par exemple : c’est important pour démontrer le sérieux de notre projet. » appelle t-il, dans l’espoir, plus tard, d’élargir le projet à la Côte d’Or puis au niveau régional si les résultats sont concluants.
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Marion Pinaroli