Les Jardins de Cocagne organisaient samedi 16 septembre leur Journée Portes Ouvertes, en présence de Jean-Patrick Courtois, Maire de Mâcon, de Christine Robin, vice-présidente du Conseil Départemental en charge de l’insertion, de Gérard Colon, Président de la SEMA, Emilie Clerc, adjointe au Maire de Mâcon chargée des relations avec les acteurs économiques, et du député Benjamin Dirx.
C’était aussi l’occasion pour l’association de fêter son 26ème anniversaire et d’inaugurer l’extension de ses bâtiments. Quelques agriculteurs sont venus proposer leur produits Bio en complément de ceux proposés par l’association dans son espace de vente, et des animations ont agrémenté la journée (jeux en bois, lecture de contes, chorale et musiciens)
Au cours de son discours, Jean-Paul Buchillet, Président de l’association, a rappelé l’histoire des Jardins de Cocagne.
C’est en février 1995 que Jean-Pierre Dumas, Philippe Gaillard, Pierre Sarrazin et Alain Sève (toujours membre du conseil d’administration) se sont concertés sur l’idée de créer sur Mâcon et pour les Mâconnais une forme de jardins solidaires. Cette idée évoluera rapidement vers une structure d’insertion par le travail basée sur le maraîchage, lequel devait nécessairement être biologique.
Cette réflexion aboutira le 19 avril 1997 à la création des Jardins de Cocagne de Mâcon, affilié au réseau Cocagne qui regroupe 105 jardins solidaires en France.
Initialement implantés rue du Beaujolais sur des terrains loués à la Ville de Mâcon, les Jardins de Cocagne ont déménagé en 2011 pour s’installer chemin de l’aérodrome. La Ville de Mâcon avait en effet souhaité récupérer ses terrains en vue de la création de la zone Sud, mais avait au préalable fait l’acquisition de 8 ha de terrain agricole jouxtant l’aérodrome afin de les mettre à la disposition de l’association.
Ce sont donc depuis 2011, 7 ha de terrain et 22 serres de 400 m² chacune que les Jardins de Cocagne louent à la Ville de Mâcon. Lors de sa prise de parole, Jean-Patrick Courtois a d’ailleurs souligné l’importance que représentaient les Jardins de Cocagne pour la municipalité, et qu’il n’était entre autres pas question pour Mâcon de tirer un profit sur les loyers de ces terrains.
Le premier problème à résoudre a été celui de l’eau sans laquelle il est problématique de faire pousser des légumes. Un forage a donc été réalisé, puis l’eau étant trouvée, deux bassins de 2000 m3 ont été réalisés et sont remplis durant les mois d’hiver, ce qui permet, suivant les cultures, de réaliser une irrigation soit par aspersion soit au goutte à goutte.
Bien sûr la production de légumes a vocation à être commercialisée, c’est une moyenne de 420 paniers quotidiens qui sont préparés et proposés à la vente aux adhérents moyennant un prix très attractif.
Renseignements : www.jdcmacon.org
Le but de l’association est de permettre à des personnes dans la précarité de se réinsérer dans le monde du travail voire d’y pénétrer pour celles qui n’ont pour une quelconque raison jamais eu d’activité salariée. Depuis 1997, ce sont 600 personnes, qu’elles soient membres du Conseil d’administration, bénévoles, salariées de l’association ou salariées en insertion (nous les appelons « les Jardiniers ») qui ont œuvré aux Jardins de Cocagne de Mâcon.
À la suite d’une réunion d’information collective sur l’association, puis d’un entretien personnel, le nouveau jardinier recruté signe un contrat d’engagement réciproque.
Lors de la validation de son embauche il lui est proposé un premier contrat d’une durée de 7 mois (dont un mois d’essai) puis une prolongation de 5 mois pouvant être prolongée jusqu’à 24 mois.
Au cours de son contrat, le Jardinier se voit proposer suivant ses besoins une aide pour combattre l’illettrisme, améliorer ou apprendre la langue française (ou étrangère) à l’oral ou à l’écrit, comment rédiger un CV, une lettre de motivation. Il peut lui être proposé une aide pour sa préparation à divers examens comme le code de la route, la formation CACES, l’utilisation de l’informatique…
Le travail formidable effectué par toute l’équipe de l’association est récompensé par des résultats plus qu’encourageants : « pour l’année 2022, il a été enregistré 77,78 % de sorties positives dynamiques alors que l’objectif fixé par les pouvoirs publics est de 53,33 %.
Jean-Marc Milamant