Dans le cadre de l'exposition Morlon, le club numismatique avait demandé une subvention exceptionnelle et s'était engagé en cas de reliquat de faire un achat au profit du musée dans le but d'enrichir sa collection avec des pièces en lien avec Mâcon.
Ce mercredi après-midi, Olivier Legey, Président du Club Numismatique de Mâcon et sa Région accompagné de deux membres a remis un don à Michèle Moyne Charlet, Conservatrice au Musée des Ursulines, en présence du maire de Mâcon Jean-Patrick Courtois et de son adjoint à la culture Hervé Reynaud.
« C'est avec grand plaisir que le club numismatique ayant respecté son engagement offre aujourd'hui au Musée une pièce de monnaie du XIIe siècle frappée à Mâcon ainsi qu'une fonte de bronze du début XIXe », a indiqué le Président.
Une pièce de monnaie médiévale
Un denier en argent au nom de Philippe Ier, roi des francs de 1060 à 1108, frappé à Mâcon entre 1137 et 1239 et portant les inscriptions suivantes :
Avers : + PIIIPVS RX. (PHILIPPUS REX, Philippe Roi) et au centre une croix dite « mâconnaise » cantonnée de quatre besans.
Revers : +MATISCON (MASTICONENSIS, Mâcon) et au centre un « •S• » entre deux besans.
Dès la fin du IXe siècle, Mâcon est érigée en comté, et jusqu’à 1239, l’atelier monétaire de Mâcon est donc aux mains des différents comtes qui vont se succéder au poste. Aucun document ne justifie que l’un d’entre eux avait obtenu du roi le droit de monnayer, aussi pour ne pas s’attirer les foudres du monarque, l’on prenait garde de frapper les monnaies au nom du régent, sorte d’hommage, ou de serment d’allégeance au suzerain. Si l’on prenait ses aises avec ce droit régalien, c’est que la production de monnaies était une source de revenu confortable pour le comte.
Plusieurs types de denier au nom du roi Philippe Ier nous sont connus, celui-ci, le dernier émis, fut frappé après le règne de Louis VI dit « le Gros » (1108-1137) pour lequel des monnaies avaient également été forgées, mais leur style très, voire trop frustre a du tant déplaire au public, que l’on est revenu au type précédent au nom de Philippe Ier légèrement modifié par l’ajout d’un besan de part et d’autre de la lette « S » au revers. La production de ce denier au type immobilisé cessa avec le rachat de la Comté de Mâcon par Louis IX en 1239, date à laquelle l’atelier perd son statut comtal pour devenir royal et frappe dès lors, des divisionnaires basées sur le système monétaire du gros tournois instauré par Saint Louis.
Cette monnaie est devenue emblématique de l’atelier de Mâcon pour les numismates médiévistes.
Une fonte de bronze du début XIXe
Une fonte de bronze du Concours de Gymnastique à Mâcon en 1898 par Hainglaise des fonderies Thévenin Fres à Mâcon. (Période de fonte : 1897-1898).
Au centre une allégorie féminine de la ville de Mâcon vêtue d’un drapé laissant apparaître son sein droit et coiffée d’une couronne de tourelles, assise de face la tête tournée à gauche, son bras droit tendu tient dans sa main une couronne de laurier et un rameau de palme, symboles de la victoire, dans sa main gauche une corne d’abondance se déverse sur le sol, en arrière-plan figure à gauche, la statue de Lamartine, et à droite, l’Hôtel de Senecé siège de l’Académie de Mâcon, sommé des armes de la ville.
Au revers apparaît en creux le motif de l’avers.
L’artiste Jean Fleury Hainglaise est connu comme sculpteur dès 1866, il est sociétaire des Artistes Français en 1893. À la fin du XIXe siècle, la ville de Mâcon lance un concours artistique en vue de réaliser une médaille qui sera décernée aux sportifs qui participeront et remporteront des épreuves au concours de gymnastique de 1898. Deux artistes répondent à cet appel : G. Delorme qui produira trois grandes fontes rectangulaires, et J.F. Hainglaise, produira celle décrite ci-dessus, c’est cette dernière qui sera retenue pour la réalisation de la médaille.
Toutes ces fontes furent coulées en la Fonderie Thévenin Frères à Mâcon, celles de Delorme sont toutes très rares, celle de Hainglaise bien que difficile à trouver, est plus commune, produite en plus grande quantité et en différents formats (248, 170 et 120 mm), et largement diffusée, rançon du succès sans doute, puisque c’est le projet retenu pour la confection des médailles qui elles, sont de la plus grande rareté.
Ces deux nouvelles pièces seront exposées au premier étage des Ursulines.
Le club numismatique dispose d'un site internet : https://www.numismatique-en-maconnais.fr/
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau