Céline Sevestre, présidente du CJD, nous accueille avec bienveillance et rappelle l'essence de l'organisme : « Le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise Mâconnais Val de Saône regroupe des dirigeants d’entreprises qui, par la recherche, l’expérimentation, la formation et l’innovation, visent à adapter les structures de l’entreprise au monde de demain. Ce soir nous sommes au cœur de cette mission puisque nous consacrons cette soirée à l’intelligence artificielle en organisant une nouvelle séance plénière ouverte à tous. »
Sylvain Zieger, en charge de la formation auprès du CJD, ouvre les échanges en balisant la démarche de formation que conduit le CJD.
Les jeunes dirigeants s’étaient déplacés en nombre pour venir écouter la prêtresse de l’IA en entreprise : Amélie Cordier, experte en intelligence artificielle.
Maîtresse de conférence et ayant travaillé dans le privé en tant que chercheuse dans le domaine de l'intelligence artificielle, elle a créé depuis 2 ans son entreprise Graine d’IA pour aider les entreprises dans leur adoption raisonnée de cette technologie. Titulaire d’un doctorat en IA, c’est avec une délicate attention qu’elle nous a consacré quelques précieuses minutes en ouverture de la séance :
« Je suis, dans ce long parcours, à la rencontre des entrepreneurs pour accompagner et faire prendre conscience des impacts environnementaux, sociétaux, économiques, stratégiques de cette technologie. J’apporte mon aide pour l’implanter efficacement et d’une façon responsable. Je suis effarée par leur inconscience des impacts environnementaux, des transformations des métiers que cela va provoquer en interne et des enjeux géopolitiques. En utilisant des solutions souvent américaines, les entreprises perdent toute souveraineté sur leurs propres données. D’autre part, j’ai remarqué que les dirigeants d’entreprise sont complètement démunis et ne savent pas comment prendre le problème ni vers qui se tourner pour se faire accompagner. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose, à commencer par de la sensibilisation et de l’accompagnement. C’est l’objet de ma présence en Mâconnais. »
« Les entreprises doivent être capables de trouver l’équilibre entre la quantité de données dont elles ont besoin pour être efficaces, et les valeurs qu’elles cherchent à respecter. Ce qui n’est pas souhaitable dans l’IA, c’est surtout la façon dont elle se fait aujourd’hui, avec la mise sous le tapis des impacts environnementaux, sociétaux, culturels, et dans l’inconscience totale des enjeux géopolitiques. Il y a un énorme besoin d’acculturation et de médiation sur le sujet. C’est un débat de société, et plus on en parle, plus les individus s’en préoccupent et comprennent les enjeux. Il leur est alors possible d’exprimer leur avis en choisissant des solutions alternatives, en laissant leur chance aux solutions souveraines etc… »
Amélie Cordier, en un clin d’œil, nous lâche une métaphore qui résume tout le propos qu’elle s'apprête à développer devant son public très attentif : « L’IA c’est comme la voiture, pas besoin de connaitre la mécanique, le fonctionnement du moteur...en revanche, il faut en connaitre et en comprendre les avantages et les dangers. »
Jean-Yves Beaudot