Le 31ème concours international de chant lyrique a débuté mardi 12 novembre à l'auditorium du Conservatoire Edgar Varèse
40 candidat.e.s venu.e.s de 20 pays étaient accompagné.e.s par trois pianistes : Agnès Graziano, Nobuyoshi Shima et Landry Chosson.
Ils et elles ont interprété un air d'opéra et une mélodie française de leur choix pour cette première épreuve du concours. 16 candidat.e.s ont franchi l'étape des 1/4 de finale.
Voici les demi-finalistes :
Charlotte Bozzi, Séraphine Cotrez, Clarisse Dalles, Jelena Dojčinović, Lila Duffy, Séléna Hollemaert-Awadé, Margo Jacquart, Yiran Jia, Barbara Kits, Cécile Madelin, Jiyoung Park, Aslam Safla, Dominic Veilleux, Svitlana Vlasiuk, Liying Yang et Anaïs Yvoz.
La demi-finale s'est déroulée ce mercredi après-midi au Conservatoire Edgar Varèse. Les candidat.e.s devaient présenter un air d'opéra et une mélodie contemporaine française imposée par Claire-Mélanie Sinnhuber au choix :
Chroniquettes I : Turbot et Tricot, pour voix élevée
Chroniquettes II : Rose, pour voix grave
Le jury 2024 était composé de sept personnes :
Sylvie Valeyre, la présidente du jury
Yu Chen, chanteur professionnel, ancien lauréat de Mâcon Symphonies
Dania El Zein, chanteuse professionnelle, ancienne lauréate de Mâcon Symphonies
Greta Komur, Maître de conférences en Sciences du langage
David Hurpeau, directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Mâcon
Paolo Monacchi, directeur de Allegorica Opera Management
Claire-Mélanie Sinnhuber, compositrice
« Cette demi-finale a une saveur particulière pour nous, puisque l'on va avoir la création de la mélodie commandée à la compositrice de l'année », a indiqué le directeur artistique David Hurpeau. « C'est toujours un moment fort pour le public et pour nous aussi puisque ce sont de nouvelles mélodies qui s'ajoutent au répertoire commandé au fil des années par Mâcon Symphonies qui défend dans ses missions la mélodie française. La spécificité du concours c'est d'allier à la fois la mélodie et l'opéra. Tout bon chanteur doit pouvoir faire les deux. Depuis 2023, les mélodies sont orchestrées. À la fin de l'après-midi, seulement deux candidats pourront concourir pour le prix de la mélodie. Dimanche on aura une interprétation voix haute et une interprétation voix basse des mélodies accompagnées par l'orchestre. »
La Présidente reconnaît que le niveau a été assez haut mardi.
« Certaines grandes voix sont nées ici, c'est aussi un lieu où l'on repère des futures voix » a ajouté le directeur.
Claire-Mélanie Sinnhuber est revenue sur ses mélodies composées en rapport avec la thématique de l'année « Voyage en Orient ».
« Quand David Hurpeau m’a parlé ce thème et particulièrement de Pierre Loti, j’ai pensé à Raymond Roussel (auteur adulé par les surréalistes et sans qui nous n’aurions, entre autres, ni Perec ni Queneau) qui l’admirait beaucoup.
Roussel − qui a lui aussi beaucoup voyagé mais de façon très singulière, sans presque jamais sortir de sa "maison-roulante" dont il prenait soin de tirer les rideaux pour ne rien voir des paysages traversés ! − est avant tout un explorateur de la langue.
Ses deux Chroniquettes que j’ai mises en musique nous montrent deux personnages à la fois ingénus et cocasses, pris dans le vertige du sens et du son.
Pour les chanteurs, la gageure sera d’être à la fois théâtralement fantasques et très rigoureux dans la mise en place rythmique car l’écriture est exigeante. Pour pouvoir goûter les jeux de langage, l’articulation devra être irréprochable : le dosage entre les voyelles (où la voix se déploie) et les consonnes (qui permettent de comprendre le sens) sera un jeu d’équilibriste. »
La mélodie sera accompagnée par l'orchestre dimanche.
« Si l'on compare la version pour piano et la version pour orchestre, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup plus de richesse avec l'orchestre, elle est plus complète et tout le travail rythmique est du coup plus intéressant. Les vrais défis pour les musiciens, on parlait d'homogénéité mais c'est d'homogénéité de timbre et d'attaque. Une attaque à la clarinette et au basson ce n'est pas de même nature » a expliqué David Hurpeau.
Mercredi, le jury et le public ont pu apprécier les très belles voix de ces 16 candidat.e.s.
Et les 6 finalistes sont :
Charlotte Bozzi, soprano - France
Lila Dufy, soprano - France
Séléna Hollemaert-Awadé, soprano – France
Yiran Jia, baryton-basse - Chine
Jiyoung Park, soprano - Corée du Sud
Anaïs Yvoz, mezzo-soprano - France
Les finalistes seront dirigé.e.s par David Hurpeau.
Saskia De Ville animera la finale qui se tiendra ce dimanche 17 novembre à 16 h au Théâtre-Scène nationale.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau
Les pianistes
Marilyn Clément, présentatrice
Charlotte Bozzi
Lila Dufy
Séléna Hollemaert-Awadé
Yiran Jia
Jiyoung Park
Anaïs Yvoz