Samedi matin, Amandine Pacaut, responsable des collections patrimoniales et Marion Monterrat du secteur Jeunesse ont programmé une visite des réserves patrimoniales de la Médiathèque de Mâcon à l'occasion de l'exposition patrimoniale « Il était une fois ».
Une immersion d'une heure trente dans les réserves des quatre magasins qui abritent plus de 80 000 documents patrimoniaux s'étendant sur 600 m2 répartis sur deux étages.
Le petit groupe de visiteurs découvre que la naissance des bibliothèques est liée à la Révolution française de 1789 qui a confisqué tous les livres. La bibliothèque de Mâcon créée en 1828 a connu différents lieux : l'actuelle école d'Arts, dans la tour des archives, puis retour au Cours Moreau. L'actuel bâtiment face à la Saône a été ouvert en septembre 2007.
Arrivée au troisième étage, Amandine explique le rôle des compactus armoires, armoires climatiques qui permettent de garder un taux d'humidité entre 50 et 55% et une température autour d'une vingtaine de degrés pour la conservation des documents et qui, pour optimiser le volume, se déplient à l'aide d'une manivelle. Un système de tuyauterie assure le renouvellement de l'air.
Puis, arrive la première question : Qu'est-ce qu'un document patrimonial ?
C'est un document précieux et ancien présentant un intérêt historique.
Le plus ancien ici est un fragment du Xe siècle sur un prophète et le plus récent un document d'Alphonse de Lamartine acquis en 2023.
Le plus grand livre mesure près d'un mètre 20 et porte sur la description de la campagne d'Égypte de Napoléon en mai 1798. Il faut deux personnes pour l'ouvrir. Le plus petit livre est une version de 1828 des Méditations poétiques de Lamartine. Signalons au passage que la collection Lamartine représente environ 2 000 documents.
Sur 80 000 documents, 23 seulement ont servi à la numérisation.
Tous les documents sont référencés dans le catalogue collectif de la BNF, la bibliothèque nationale de France.
« La Cité de Dieu » de Saint Augustin a ainsi été prêtée pour les 500 ans de Chambord en 2019.
La consultation des réserves ne peut se faire que sur place à condition d'avoir établi une demande très motivée.
La petite troupe poursuit sa déambulation dans le fonds local et régional, lié à l'histoire de Mâcon et alentours sur 200 mètres linéaires. Des fiches écrites à la main pour le fonds local et les vinyles sont répertoriées dans des casiers en bois.
Ensuite, visite de la bibliophilie contemporaine contenant plus de 300 documents. C'est une collection de livres d'artistes locaux édités en peu d'exemplaires.
Au deuxième, se trouve la troisième réserve avec le fonds partagé, le fonds Jeunesse et la conservation.
Le fonds partagé contient notamment les 7000 volumes en reliure rouge et en percaline (toile tissée) de la bibliothèque de l'historien de l'art Henri Havard (1838-1921).
Ainsi que le fonds Protat, imprimerie et caractères d'imprimerie rachetés par la Ville de Mâcon.
La littérature Jeunesse contient plus de 900 documents. La réserve vive abrite des ouvrages saisonniers et servant pour l'animation : livre pop-up, leporello (livre accordéon).
Enfin, le 4e magasin regroupe sur plus de 800 m linéaires le fonds général ancien. Il s'agit des livres imprimés avant 1914. Le système de côte est particulier : les livres sont rangés par taille, ils sont attribués d'un numéro par ordre d'entrée et d'un coup de tampon marquant l'appartenance à la médiathèque de Mâcon.
Pour clore ce passionnant voyage dans le temps, Marion et Amandine ont montré : la 1ère encyclopédie Diderot et D'Alembert (1749), un ouvrage de Buffon sur la pomologie (l'étude des fruits comestibles), des livres qui ne sont plus édités ainsi qu'un leporello du petit chaperon rouge.
Un grand merci à nos deux guides.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau
Amandine & Marion