Secrétaire générale de la Miprof, Roxana Maracineanu (en haut à droite), ex-ministre des Sports, était à Mâcon vendredi pour participer à une journée dédiée aux violences intra-familiales. Etats des lieux. Trouvez aussi ici-même des liens vers les pages « J'ai besoin d'aide » et « Je suis témoin ».
Le chiffre peut faire frémir... pourtant, il est plutôt une bonne nouvelle. Bonne nouvelle dans le sens où la parole se libère et les victimes déposent plainte de plus en plus. Ce n'est donc pas une augmentation de la violence conjugale que ce chiffre révèle, mais une augmentation très significative des dépôts de plainte.
Sur un temps plus long encore, depuis 2007, ce sont + 111 % de défèrements qui ont été enregistrés au tribunal de Mâcon. Ces chiffres ont été communiqués par Anne-Lise Furstoss, procureure de la République de Mâcon, vendredi à l'occasion d'une journée consacrée au VIF (violences intra-familiales) en préfecture et en présence de Roxana Maracinéanu, ex-ministre des Sports (1 000 affaires de violences sexuelles et sexistes ouvertes en 4 ans), aujourd'hui secrétaire générale de la MIPROF : Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains.
En 2024, nous sommes à + 30 %. Si les choses semblent se stabiliser quelque peu, la mobilisation ne faiblit pas, bien au contraire. « C'est la qualité des réseaux VIF et de la mobilisation générale qui fait la différence. Et pour la cela, la Saône-et-Loire est en avance » a déclaré la sous-préfète, directrice de cabinet Louise Thin-Rouzeau. Des propos confirmés par Roxana Maracinéanu, qui effectuait un de ses premiers déplacements précisément à Mâcon, en Saône-et-Loire, pour présenter le rôle de la MIPROF aux professionnelles qui luttent contre les violences et voir comment se mettent en place les synergies sur le terrain. « Je confirme en effet, vous avez un des dispositifs les plus aboutis du pays. »
Un dispositif fait de 12 réseaux VIF en Saône-et-Loire (un en construction) et de 9 ISCG (intervenantes sociales et commissariat et en gendarmerie). « Un dispositif qui représente autant de portes auxquelles elles peuvent frapper. Chaque sortie de la violence est une victoire ! Mais combien de victimes n'ont pas encore eu le courage de venir à nous ?... » exprimait Anne-Lise Furstoss, redonnant des chiffres éloquents pour marquer le caractère endémique du phénomène et la nécessité de la mobilisation des réseaux : plus de 82 000 mis en cause en 2017, plus de 166 000 en 2023. Plus de 22 000 condamnations en 2017 (82 % de victimes femmes), contre plus de 52 000 en 2023 (89 % de victimes femmes) !
Le tribunal judiciaire de Mâcon dispose d'une chargée de mission VIF et d'une vice-procureure dédiée. Les pôles spécialisés ont d'ailleurs été rendus obligatoires par décret.
Il faut savoir aussi que le dépôt de plainte est possible à l'hôpital.
Rodolphe Bretin
Les missions de la MIPROF :
1. Le pilotage de l'Observatoire national des violences faites aux femmes
2. La protection des femmes contre les violences par la diffusion d'une culture commune de la protection, par la création d'outils de formation et la constitution d'un plan national de formation
3. La coordination nationale de la lutte contre l'exploitation et la traite des êtres humains
118 féminicides en France en 2022, dont 2 en Saône-et-Loire. 12 enfants tué.es dans un contexte de violences au sein du couple
S-Team, un jeu made in Saône-et-Loire conçu pour les réseaux VIF, remis par Nathalie Bonnot, déléguée départementale au droit des femmes, à Roxana Maracinéanu