La candidate du Rassemblement national sur la 1ère circonscription ne tiendra pas de réunion publique. C'est pourquoi nous l'avons rencontrée vendredi après-midi, accompagnée de Sylvie Raoul, sa suppléante. Elle s'explique sur ce choix de campagne et évoque d'autres sujets.
« Non, nous ne faisons pas de réunion publiques, nous allons voir les gens. Nous préférons cette démarche, moins méprisante. Les réunions publiques ne rassemblent que les convaincus, les militants et les élus. C'est un entre soi qui n'a pas grand intérêt. »
« Nous comptons aussi sur les réseaux sociaux, et je peux vous dire que ça marche » assure la candidate dont le téléphone sonne sans arrêt et qui rappelle qu'elle laboure le terrain depuis longtemps. On se souviendra du bus de la candidate Marine LePen à la présidentielle, qui avait fait un tour dans Mâcon. Rachel Drevet était dedans. Puis elle a fait campagne aux côtés d'Aurélien Dutremble pour les dernières législatives. « À la suite, nous avons fait de nombreux apéro-rencontres, chez les gens. C'était très informel et très convivial. Par ailleurs, je suis secrétaire du RN 71 et nous rencontrons tous les nouveaux adhérents. »
Au sujet du programme, elle soutient que le RN n'a renoncé à rien, contrairement à ce qui est véhiculé dans les médias. « La retraite, on s'en occupera à l'automne. Les priorités aujourd'hui sont au pouvoir d'achat, à la sécurité et à l'arrêt de la submersion migratoire. L'insécurité est galopante et gangrène aussi les campagnes. Il n'y a plus de repères, tout le monde se croit tout permis.
Nous sentons un très grand ras-le-bol dans la population, avec le sentiment qu'un véritable guichet social est ouvert pour les migrants, au détriment des Français. »
« Pour le pouvoir d'achat » continue Rachel Drevet, « il nous faudra sortir du marché européen de l'énergie pour faire baisser le coût de l'électricité. Nous agirons aussi sur la TVA et les charges. »
À propos de santé, la candidate interroge : « Comment avons-nous pu en arriver là ?! Pénurie de médecins et de médicaments. Mon père a 80 ans et a le plus grand mal a trouver un diabétologue. C'est pour eux que je m'engage, mes parents, mes enfants. » Au programme du RN : suppression de l'aide médicale d'État (un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins), redonner le goût de l'exercice libéral de la médecine, instaurer un stage d'internat dans une zone désertifiée (NDLR : liste non-exhaustive).
Au sujet de la guerre en Ukraine, pas d’ambiguïté : « Nous irons vers la paix, il faut négocier. »
Quant à l'anathème « extrême droite », avec lequel on nous rebat les oreilles à longueur de journées, elle répond tout net : « Je ne me reconnais pas là dedans. Je suis petite fille de résistant, mon grand-père était dans le maquis à Cluny. La ficelle est grosse et ne fonctionne plus, les gens ont bien compris maintenant, ils se moquent de ce qui se dit dans les médias. »
Le retour de Marion Maréchal au RN n'y change rien : « C'est un retour au bercail, ça devait arriver. Nous sommes dans une Union nationale, avec l'idée et l'esprit de remettre l'église au centre du village... C'est une expression bien-sûr, sans arrière pensée religieuse » assure-t'elle. « Ce qui nous anime profondément , c'est l'intérêt général, le reste n'a pas d'importance. »
Rodolphe Bretin
Photo © Rodolphe Bretin : Rachel Drevet et Sylvie Raoul. Cette dernière est aide-soignante, adhérente au RN depuis 2020. « J'ai adhéré parce que j'aime cette bienveillance qui caractérise le parti. Par ailleurs, en tant qu'aide-soignante, les fermetures de lit, je sais ce que ça veut dire. Nous devons nous occuper des gens, de leur pouvoir d'achat. »