Vice-présidente de la Région Bourgogne Franche Comté, en charge des lycées, de l’offre de formation, de l’apprentissage, et de l’orientation, Océane Godard était à Mâcon ce mardi 21 novembre dans le cadre de sa mission de suivi de la situation des lycées à l’entrée de l’hiver.
L’élue régionale était accompagné de Louis Lefevre, directeur des lycées au Conseil régional.
La matinée a été consacrée à la visite des lycées Alexandre Dumaine et René Cassin avant un point presse accueilli par le proviseur du lycée Cassin Éric Fournier, accompagné de Catherine Rochas, proviseure adjointe, et d’Isabelle Luond, gestionnaire comptable.
Ces visites se sont déroulées sous les thèmes :
- du patrimoine et de son optimisation
- de l’alimentation de qualité dans les lycées
D’entrée de jeu, Océane Godard a placé les enjeux et le contexte de son déplacement : « la Région, ce sont 129 lycées, 1400 bâtiments et 2,3 millions de mètres carrés, et un budget de 321 millions d’euros, en hausse de 21% par rapport à l’année précédente. L'on doit aussi prendre en compte qu’en Bourgogne – Franche-Comté, on perd en moyenne 1000 élèves par an ! le bassin sud bourguignon sur ce point démographique, est relativement épargné, mais l’attractivité est au coeur des défis de notre Région et dans un contexte de crise économique, énergétique et environnementale, nous déployons des stratégie adaptées.
10 millions de repas sont servis par an. Aujourd’hui, la conscience est prise puisque nous sommes à 33% de produits bio et locaux dans le choix et la qualité, nous devons poursuivre sur ces bonnes bases pour rentrer dans les cadres de la loi EGALIM.
Actuellement, le cout d’une assiette nous revient à 12 euros. La hausse des prix nous impose d’être créatifs et innovants, c’est le sens de l’expérimentation que nous poursuivons, en mettant en oeuvre une Centrale d’Achat Régionale pour les lycées de Dijon et de Besançon. Il s’agit de faciliter l’approvisionnement de qualité. C’est une démarche de mutualisation qui pourrait s’adapter à d’autres espaces de notre Région. »
Quant au patrimoine et à son optimisation, les sujets restent des enjeux majeurs pour l'élue régionale : « Nous devons répondre à la question du lycée de demain. C’est-à-dire ce qu’il doit offrir en termes de sécurité, de maîtrise de l’énergie, de transition énergétique en maintenant notre haut niveau de conscience environnementale. On poursuit la rénovation énergétique des bâtiments. Mais je pose aussi le sujet sur un autre plan. Je m’explique : quand je vois le nombre de CFA qui se construisent depuis la réforme de 2018, je pose la question de la complémentarité des voies de formation. Pourquoi ne pas installer l’apprentissage dans les lycées ? Je lance la réflexion. Je pense que le lycée de demain pourrait accueillir des filières de formation. On pourrait tendre vers une mixité pédagogique. Cela permettrait de répondre aux problématiques de patrimoine autrement qu’en fermant des bâtiments et viserait aussi à faciliter les passerelles pour les élèves les plus en difficulté. D’autres Régions sont intéressées par ces réflexions…
Je propose que l’on partage ces réflexions avec les autorités académiques, qui sont en première ligne, ainsi qu’avec tous les acteurs qui sont dans le champ de la formation, de l’apprentissage et de l’éducation, mais aussi les acteurs économiques.
Pourquoi ne pas envisager également d’ouvrir les plateaux techniques des lycées professionnels aux TPE et aux PME du territoire, pour leurs permettre de développer des compétences ? Ouvrir aussi et partager les services d’utilité (cuisines réfectoires, dortoirs… ) de tout notre patrimoine, qui doivent peut-être aussi rentrer dans ce décloisonnement. Il nous faut hybrider et penser nos politiques publiques en les interconnectant davantage. Le monde est en totale transition, osons tester, soyons imaginatifs ! Une journée de chauffage sur l’ensemble des 129 lycées, c’est 200 000 euros ! la période nous impose d’être créatif. »
Pour Cassin, fait remarquer le proviseur, la dotation globale de fonctionnement dépasse les 800 000 euros, en hausse de plus de 22 % ! CQFD.
Jean-Yves Beaudot