Message à propos de la Journée Internationale des droits des Femmes du 8 mars organisée par le maire de Mâcon.
Le ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse a défini pour l’année 2023 des actions pour célébrer cette journée. Tout d’abord fêter les victoires et les acquis, puis faire entendre les revendications nouvelles et enfin améliorer les situations actuelles. La mairie de Mâcon a donc naturellement pris en compte cette date du 8 mars en créant des événements manifestement à la hauteur des grandes causes féminines. Deux femmes célèbres sont mises à l’honneur par la municipalité. Coco Chanel au parfum nauséabond de collaborationnisme, et Colette, écrivaine de talent qui fut la première femme à recevoir des funérailles nationales.
En lisant le programme de la journée du 8 mars à Mâcon, nous comprenons rapidement combien les aspirations profondes des femmes sont prises en considération. Quoi de plus primordial en effet que de créer un bracelet en macramé ? D’entrée les acquis sociaux « du sexe dit faible » sont confortés. Quoi de plus primordial aussi que de confectionner une rose en papier recyclé noir et blanc ? On peut s’interroger, vont-elles réussir à assembler les pétales ? Un échec serait alors contre-productif et nuirait à l’épanouissement des femmes. Attention à ne pas ajouter trop de difficultés. Nul doute que l’atelier « soins des mains » mettra en valeur le savoir- faire et les connaissances de la gente féminine. On ne savait pas qu’une jolie « mimine » était le gage de nouveaux progrès sociaux. Heureusement notre municipalité bienveillante l’a imaginé.
Est-il encore possible de trouver dans les activités proposées par la ville de Mâcon des ateliers prônant la lutte contre les violences sexistes, prônant l’égalité homme femme ? Mais oui ! Bien sûr ! Chacun sait qu’apprendre à se maquiller ou fabriquer un soin esthétique est impératif voire primordial pour la promotion du féminisme. Un peu de fond de teint, de l’anti-cernes, du fard à paupières et hop c’est gagné, l’égalité est là. C’est une évidence pour notre municipalité.
On trouve encore dans la programmation de la ville une redécouverte de la cité (attention aux tranchées), un show musical, un buffet et un repas. Mais quel rapport avec la journée internationale des droits des femmes ? Cela ressemble plus à une journée récréative payante de surcroît ! On est loin des luttes féminines : IVG, égalité salariale… On pourra quand même se consoler en visitant l’exposition sur l’histoire des droits des femmes en France.
Alors peut-être que les participantes, grâce à tous ces ateliers puérils, inadaptés, inappropriés comprendront alors que clichés, idées reçues et autres stéréotypes sont loin de disparaître.
Françoise Tavel
Pour REFONDATIONS 71