
Une réunion entre la direction de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) et le préfet de Saône-et-Loire s'est tenue cet après-midi à la Cité des climats et vins de Bourgogne.
La Bourgogne compte 4500 producteurs de vins qui adhèrent tous à la CAVB et qui sont regoupés localement en ODG (organisme de défense et de gestion). Le vignoble bourguignon représente 84 appellations d'origine controlée (AOC), sur 300 en France, et couvre une superficie de 32000 hectares.
Après avoir rappelé qu'en moyenne une exploitation viticole en Bourgogne faisait moins de 8 hectares, était souvent familiale et se portait assez bien, Thiébault Huber, président de la CAVB et vigneron à Meursault, a pointé de nombreuse difficultés auxquels les vignerons étaient confrontés. La surcharge administrative est selon la CAVB l'une des principales causes de la baisse de moral observée chez les vignerons à travers son enquêté menée sur 600 vignerons. La CAVB insiste sur la nécessité de poursuivre la simplication administrative avec un accompagnement des vignerons dans leurs démarches numériques.
La CAVB est également très préoccupée par la propagation de la flavescence dorée dans le vignoble bourguignon et par la recherche des moyens les plus appropriés pour enrayer cette maladie (l'éradiquer complètement semble presque impossible pour l'instant en dépit du projet Flav'Tech de détection de la maladie). Le CAVB déplore aussi la dévaluation du dollar et la versatilité de Donald Trump qui ont fait croître le prix des vins de Bourgogne sur le marché américain.
Les représentants des ODG de Rully, de Mercurey ou de Pouilly-Fuissé-Vergisson se sont également exprimés au cours de la réunion. Différents problèmes sont apparus: l'hygénisme (la diabolisation du vin dans le grand public), l'évolution permanente des règles qui coûte cher aux exploitants et qui les stresse (comme l'augmentation progressive des distances de sécurité riverains ou la recherche de substitution à de nombreux produits de traitement classiques tels le cuivre), le manque de connaissance du monde de la vigne par les agents des douanes qui contrôlent les exploitations, le traitement primordial des friches pour endiguer la flavescence dorée, le problème des saisonniers à loger en respectant toutes les normes ou bien encore l'absence d'accréditation par l'Etat des prestataires chargés de les recruter (certains vignerons sont obligés de régler une TVA dont devraient s'acquitter les prestataires).
Le député de Saône-et-Loire Benjamin Dirx, qui assistait à la réunion, a cependant relevé des améliorations dans les conditions d'existence des viticulteurs comme la transformation du CICE en allègement de charges directes, l'accord de libre-échange CETA favorable au secteur du vin, la fiscalité sur les transmissions des exploitations ou l'augmention du nombre d'apprentis (de 300 000 en 2017 à 1 million aujourd'hui). Le préfet de Saône-et-Loire, Dominique Dufour, a promis de poursuivre la concertation avec les représentants de la CAVB à propos des nombreuses questions qui subsistent (la complexité administrative à davantage internaliser, les contrôles des agents douaniers à mieux préparer, l'hébergement des saisonniers, la TVA non réglée par les prestataires...).
Enfin, le président du CAVB a annoncé que la récolte de 2025 s'annonçait de bonne qualité, bien que dans un volume relativement faible dans le sud de la Saône-et-Loire.
F.T































