Ils sont arrivés à 19h15. Les raisons de la mobilisation : le Mercosur et l'excès de normes. Notre reportage.
Le lieu est symbolique à l’heure où les accords du Mercosur (Mercado Comùn Del Sur, en Français marché commun du Sud), accords de libre-échange, sont en discussion avec l’Union européenne. Le problème pour les Français est la concurrence déloyale qui découlerait d’un accord défavorable, à savoir que les pays concernés, essentiellement le Brésil et l’Argentine, pourrait vendre leur viande en France alors que leurs conditions d’élevage et les normes auxquelles ils sont soumis sont bien en deçà de ce qu’on demande aux éleveurs français. L’UE doit être exigeante. Or, certains pays de l’UE sont plutôt favorables à ces accords, qui leur permettraient de vendre leur marchandise (les Allemands veulent vendre des voitures par exemple)
Ce soir, le président de la FDSEA 71, Christian Bajard, a rappelé que ce mouvement est né l’année dernière, les agriculteurs étant accablés par les normes environnementales et sanitaires ainsi que de trop faibles revenus. « Il faut faciliter l’accès au métier pour les jeunes en sécurisant le revenu. Pour ça, il faut changer de logiciel, c’est ce qu’on dit depuis le début, créer une situation favorable à l’exercice du métier. On a obtenu des choses en début d’année, mais on est encore au milieu du gai. Cela peut se faire par décrets et par une loi d’orientation. Il nous faut de la visibilité à 5 ans, pour donner envie aux jeunes car beaucoup d’agriculteurs approchent de la retraite. On ne peut pas signer le Mercosur en l’état, le consommateur en serait floué et l’agriculteur fragilisé. »
Pour Maxime Bonnot, président des JA71, ce qui se passe avec le Mercosur, c’est un coup de massue ! Les normes sont trop différentes des deux côtés de l’Atlantique. Et la France est mise de côté. Certes, nous avons obtenu des choses depuis le début de l’année, mais il faut continuer à se mobiliser.
Et Christian Bajard de prévenir : « Il y aura des suites à ce soir. Et je mets en garde les grandes surfaces... si elles s’avisent d’acheter du Mercorsur, on ira dans les rayons. N’énervez pas les agriculteurs avant Noël, Sinon on viendra vous rendre visite. » A bon entendeur…
À noter la présence de trois présidents de caves coopératives : Richard Goyat, cave des Grands crus blanc à Vinzelles, Michel Barraud, président des Vignerons des terres secrètes à Prissé, et Marc Sangoy, président de la cave de Lugny. Présence également de Jérome Chevalier, président de l'Union des producteurs de vin Mâcon. Pour la viticulture, les exportations aux États Unis pourraient être impactées par un retour de la taxe Trump, qui les avaient mobilisés lors de son premier mandat. À suivre.
Les manifestants ont levé le camp à 23h00.
Rodolphe Bretin
Créé en 1991, le Mercosur, abréviation du "marché commun du sud" (Mercado Comùn del Sur), rassemble cinq pays, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et depuis 2023 la Bolivie, auxquels l'UE veut s'associer pour accroître ses échanges commerciaux. Le projet de traité, dont les discussions ont commencé en 1999, entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. S'il était adopté, il permettrait aux pays sud-américains d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel ou encore du soja. En face, l'UE exporterait ses voitures, ses machines et ses produits pharmaceutiques.
(francebleu.fr)
© Photos Rodolphe Bretin
Christian Bajard et Maxime Bonnot
À noter la présence d'André Accary, président du Conseil départemental, de Benjamin Dirx, député, et de Jérôme Chevalier, conseiller municipal à Mâcon et président de l'Union des producteurs de vin Mâcon. Absence en revanche de la députée européenne Valérie Deloge
Un camion dont le contenu a été vérifié. RAS