Aurélien Dutremble, délégué départemental RN, a accueilli la jeune députée ce dimanche après-midi à la salle Pavillon de Mâcon, devant une assemblée de militants dans le but de faire un premier bilan de mandat.
Pour la deuxième fois en visite à Mâcon, Edwige Diaz, qui a répondu favorablement à l’invitation de la fédération, s’est montrée enthousiaste à l’idée de sa présence en terres mâconnaises malgré quelques contre temps logistiques : « J’étais déjà venue au moment des élections municipales pour soutenir la candidature d’Aurélien. Depuis, les élections sont passées et le RN poursuit son développement. L'objet de ma venue est donc de rendre compte de mon mandat, mandat national il faut le rappeler. 89 députés RN à l'Assemblée nationale, c'est une belle force populaire, mais nous avons une majorité qui est en fait une minorité.
Beaucoup de groupes perdent pied à l’AN, notamment la Nouvelle Union populaire écologique et sociale NUPES, qui a été assez chahutée par des affaires internes il y a quelques semaines, nous pouvons aussi souligner l’absence des Républicains qui désertent l’Assemblée.
Au RN, nous sommes le groupe le plus assidu, et nous sommes également très présents sur le terrain notamment les week-ends.
Nous réalisons ce travail avec beaucoup de sérieux même si le travail que nous avons réalisé sur le projet de loi de finance depuis 10 jours (je dirais même 10 nuits), a été rayé d’un trait de plume par la sortie du premier 49.3 qui a été suivi à 24 heures près d’un second 49.3. » Pour information, dans le cadre de l'examen d'un projet de loi en séance publique à l'Assemblée Nationale, l'article 49 alinéa 3 (49.3) de la Constitution permet l'adoption sans vote d'une loi. « Ces 49.3 signent la fébrilité de cette majorité et un manque de respect vis-à-vis à la fois des parlementaires mais aussi du peuple puisque seulement 6 articles sur 30 ont été étudiée concernant ce projet de loi de finance. Il restait encore 2 000 amendements à étudier...
Je suis rentrée en circonscription hier car nous avons eu le 49.3 jeudi. Les gens sont en colère contre Macron, le gouvernement et ses députés. Ajouté à cela les problèmes qui ne sont pas réglés, le manque d’enseignant à la rentrée, l’explosion des prix du carburant suivie de la pénurie et, aujourd’hui, la grande incertitude quant à l’explosion de la facture énergétique. Tout ceci contribue à confirmer ce que Marine Le Pen dit depuis longtemps, Macron s’était présenté comme un Mozart de la finance, est en fait en train de mettre la tête sous l’eau du pays après avoir créé 600 milliards d’euros de dettes.
Notre objectif pour les 4 prochaines années, est d’être respectueux du mandat que les électeurs nous ont confiés, continuer de travailler et de se préparer à la prochaine échéance dans 4 ans. C'est la raison pour laquelle Marine Le Pen a décidé de se consacrer exclusivement à la présidence du groupe à l’Assemblée et que nous sommes en ce moment en élections internes pour désigner notre prochain président. Les adhérents du RN peuvent choisir entre Louis Aliot et Jordan Bardella pendant encore quelques jours puisque le résultat du vote sera connu le 5 novembre prochain. »
Au sujet de cette nouvelle génération des élu.e.s RN, la députée de 35 ans s'est réjouie que « les gens nous voient tels que nous sommes car, depuis longtemps nous étions victimes des caricatures que faisaient de nous nos adversaires. Maintenant, nous pouvons montrer à tous les Français.es que nous sommes des personnes sérieuses, posées, le fait de nous voir tous les jours dans les médias ou sur le terrain démontre que nous sommes des gens bien et normaux. 80 % de nos adhérents sont arrivés après 2011, c’est à dire après que Marine Le Pen ait été élue à la présidence du parti. Je suis arrivée en 2012, Aurélien en 2015. Notre génération émerge un peu plus car nous avons plus de mandats. Et c’est toute cette génération qui se prépare depuis 5-10 ans et qui, à force de se présenter aux élections, à force de travailler sur l’implantation locale, d’obtenir des mandats, est de plus en plus présente dans l’esprit des gens. »
La députée de Gironde a insisté également sur l’évolution du parti (anciennement Front National) qui a aujourd'hui 50 ans. « Sans vouloir faire offense aux partisans présents aujourd'hui, à l’époque de Jean-Marie Le Pen, je n’aurais sans doute pas rejoint le parti... Le FN a été visionnaire sur un certain nombre de sujets, il y avait de bons points sur le fond mais pas toujours sur la forme. »
Avant d’aborder la tenue des votes des motions de censure demain, Edwige Diaz a tenu à préciser : « il faut savoir que les amendements que le RN a obtenu sont des amendements communs. Quand ils sont adoptés dans le cadre d’une discussion commune, ils le sont tous en même temps. Il n’y a aucun sectarisme à l’inverse des autres groupes politiques. La nouveauté réside dans le fait que des députés.es d’autres partis peuvent voter notre amendement.
En ce qui concerne la motion de censure, la NUPES ne nous a pas consulté avant de déposer la sienne. Donc ils ont annoncé qu’ils faisaient une motion de censure mais ne sont pas venus vers nous pour savoir si nous pouvions nous entendre sur le contenu de cette motion. En revanche, Marine l’avait dit et l’a confirmé la semaine dernière dans les médias... si jamais Emmanuel Macron décidait, au moyen d’un amendement sur le PLFSS, de faire passer la réforme des retraites, non seulement nous déposerions notre motion de censure mais nous également signerions celles de tous les autres.
Pour demain, nous ne signerons donc pas celle de la NUPES puisque, je le répète, il n’y a pas d’accord sur le contenu et que, d’autre part, ils n’ont pas pris la peine de venir nous proposer de travailler ensemble. De toute façon, malheureusement, ces deux motions de censure sont vouées à l’échec à cause des Républicains qui ne veulent signer aucune motion de censure car ils savent très bien que s'il y avait des élections législatives demain, les 62 sièges qu’ils ont réussi à conserver par miracle au mois de juin seront perdus pour eux. Désolé d’être un peu dur à l'égard des Républicains, mais c’est la vérité, par égoïsme pour 60 députés, ils vont bloquer 60 millions de Français.
Au-delà de notre propre intérêt, ce qui compte pour nous est l’intérêt des Français et des Françaises. Plus il y a de députés RN, mieux leurs intérêts sont défendus. Nous n’avons pas de crainte quant à une dissolution. Tous mes collègues font un bon travail et toutes les circonscriptions que nous avons perdues à moins de 5 % au second tour sont typiquement des circonscriptions que nous pouvons gagner du fait de la brutalité d’Emmanuel Macron, qui n’a tiré aucun enseignement des législatives, du fait aussi de l’absence des Républicains et des NUPES qui se montrent assez irresponsables dans la caricature et qui finalement ne veulent pas faire avancer les choses. »
Aurélien Dutremble, délégué départemental RN de Saône-et-Loire aux côtés d'Edwige Diaz, députée RN de Gironde