Deux prévenus qui nient en bloc les 1ers faits qui leur sont reprochés, un d'entre eux qui prend pour lui les faits d'agression dans un bar des quais le 7 septembre, 5 avocats, dont deux pour les parties civiles, 4 victimes ayant déposé plainte, une projection des vidéos des caméras de surveillance qui laissent seulement entrevoir les faits du 7 septembre... bien difficile d'y voir clair dans ces deux affaires que le tribunal correctionnel de Mâcon jugeait en une seule fois vendredi après-midi en comparution immédiate.
Les trois prévenus avaient demandé un délai pour préparer leur défense lors de la comparution du 9 septembre. Le tribunal avait décidé de les envoyer en prison suite aux faits reprochés.
C'est donc sous escorte que les trois jeunes hommes de 23 ans pour deux d'entre eux et de 19 ans pour le 3ème ont comparu ce vendredi après-midi pendant plus de 4 heures.
Les premiers faits reprochés sont des menaces de mort à l'endroit d'un épicier prononcées dans la nuit du 3 au 4 juin, ainsi que des violences contre ce même monsieur commises par deux des prévenus.
Les seconds faits dans lesquels les trois étaient impliqués remontent donc au 7 septembre, une agression de trois clients paisiblement installés dans un bar du quai Lamartine vers 1h00 du matin. Précisons que les trois victimes ont porté plainte et bénéficié chacune d'ITT (interruption temporaire de travail) n'excédant pas 5 jours (1 jour pour une des victimes).
Si ces trois messieurs ont nié une quelconque violence à l'encontre de l'épicier début juin, qu'ils ne connaissaient pas ont-ils affirmé sans hésitation devant le tribunal, en revanche, les vidéos des caméras de surveillance des bars où ils sont passés le 7 septembre attestent de leur présence et, pour l'une des vidéos, montrent bien la violence qui est survenue cette nuit-là.
La police est intervenue et les trois hommes ont été placés en garde à vue avant d'être écroués dès le 8 septembre.
Deux d'entre eux étaient fortement alcoolisés au moment des faits.
L'un d'entre eux était également accusé de port d'arme blanche (un opinel) sans motif légitime.
Devant le tribunal, le plus jeune prend tout sur lui, reconnaît les faits de violence et s'excuse auprès des victimes. Les deux autres sont intervenus pour le séparer des victimes se défendront-ils.
Sans éléments suffisants, les accusations de violence et de menace de mort contre l'épicier tombent, les deux prévenus sont relaxés.
Pour les violences commises le 7 septembre contre les clients du bar, aux vus de leurs antécédents judiciaires (deux condamnations pour violence aggravée en 2017 pour l'un ; trois condamnations à des travaux d'intérêt général pour violence avec arme pour un autre ; aucun antécédent de violence pour le troisième (celui qui prendra sur lui)), les trois ont été déclarés coupables et ont écopé d'une peine de 8 mois aménageables (en semi-liberté pour l'un, avec bracelet électronique pour les deux autres, dont une DDSE – détention à domicile sous surveillance électronique – pour l'un d'entre eux).
Il sera également procédé à la confiscation des scellés.
Les parties civiles ont été jugées recevables.
R.B.