Affaire de voyeurisme aggravé jugée par le tribunal correctionnel ce mardi après-midi.
Un homme de 35 ans comparaissait dans le cadre d’une comparution à délai différé pour avoir fait, début décembre, des vidéos des dessous de femmes à Auchan et au collège de Feillens où il exerçait comme enseignant.
Deux victimes se sont portées parties civiles, une salariée du magasin et une collègue du collège. Une troisième victime n’était pas présente à l’audience.
L’auteur a été pris en flagrant délit le 5 décembre par un agent de sécurité au passage en caisse à Auchan. Il se baissait pour filmer sous la jupe d’une cliente. Interpellé, il a été placé en garde à vue puis déféré au parquet, qui décidait de sa mise sous contrôle judiciaire et demandait une expertise psychiatrique.
16 vidéos ont été trouvées sur le portable, qui n’ont pas été postées sur internet ni partagées (le téléphone ne comportait pas de carte sim). Il avait également filmé une prostitué avant de se masturber.
À Auchan, il feignait de re-lacer ses chaussures pour commettre son acte. Il s’agissait d’un usage strictement personnel a-t’il défendu, reconnaissant et regrettant ses actes. Il s’est en effet confondu en excuse cet après-midi à la barre après avoir entendu le témoignage des deux victimes constituées en parties civiles. « J’ai tout perdu en faisant ça. J’avais un bon travail et je suis maintenant cariste au SMIC et en interim. J’étais marié et père de deux enfants et je suis désormais célibataire. Je suis profondément désolé pour les victimes, je suis mort de honte. Je n'ai pas réfléchi aux conséquences, j'ai agit sous le coup de la pulsion, je me demande encore pourquoi j'ai fait ça. »
L’expertise psychiatrique l’a déclaré accessible à une sanction pénale, sans altération du jugement. Ce qui a permis à la procureure de requérir 6 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire et interdiction de se rendre à Auchan et au collège.
Le tribunal l’a déclaré coupable et l'a condamné à 8 mois de prison avec sursis probatoire d'une durée de 2 ans ; interdiction d’entrer en contact avec les victimes pendant 3 ans ; confiscation des scellés, à savoir le téléphone et les CD Rom sur lesquels ont été enregistrés les vidéos ; et le paiement de 500 € à chacune des victimes constituées parties civiles pour préjudice moral.
Le juge a prévenu : « Aucune infraction pendant 5 ans et 8 mois. Sinon révocation du sursis immédiat ! »
Rodolphe Bretin