Ce jeudi se tenait l’assemblée générale ordinaire de l’Union des Producteurs de Vins Mâcon (UPVM), salle des fêtes Raymond Juillard à Bussières. A l’ordre du jour, rapport d’activité, point sur le marché et intervention sur le thème des adaptations face aux changements climatiques.
L’année 2021 fut très spéciale pour nos producteurs mâconnais. Avec le gel d’avril, les changements brutaux de temps, les vignobles de la région ont dû faire face à de nombreux obstacles. Le millésime 2021 a nécessité beaucoup de sacrifice et d’efforts de la part des producteurs. Les difficultés ne se limitait malheureusement pas qu’aux vignobles, le champ événementiel a aussi pris un grand coup cette année. La commission de communication a été dans l’obligation d’annuler plusieurs événements, la distinction Saint Vincent des vins Mâcon pour la deuxième année consécutive, les Mâcon Wine Note, les Grands Jours de Bourgogne et encore la sponsorisation des rallyes des vins. Le bureau a dû limiter ses actions au numérique et aux médias, notamment avec une nouvelle campagne réseaux sociaux en partenariat avec des influenceurs faisant la promotion des vins de la région.
Avec l’allégement des mesures de ce début d’année, les événements annulés l’année passée ont pu revoir le jour, notamment en ce mois de mars avec les grands jours de Bourgogne, le congrès d’union de la sommellerie française et la distinction Saint Vincent. Incontournables pour la promotion de l’appellation des vins mâconnais, la commission espère pouvoir relancer ses activités et faire vivre la ville après cette période compliquée. « C’est une part primordiale de nos actions aujourd’hui, qui apportent de la joie de vivre. Les gens en ont besoin depuis la crise sanitaire, il est important pour nous de faire vivre notre territoire » affirme Jérôme chevalier, Président de l’UPVM.
L’innovation était aussi de mise cette année, face aux complications de production, il est question de trouver des solutions et d’améliorer les conditions de travail et la productivité des producteurs locaux. Il était l’occasion de faire un retour sur l’utilisation des générateurs anti grêle ARELFA. Avec 10 déclenchements en 2021, contre 8 en 2020 et 14 en 2019, ce système est conçu pour réduire de l’ordre de 40% la taille des grêlons qui atteignent le sol. Nous pouvons aussi citer le projet d’intelligence artificielle contre la flavescence dorée. Une expérimentation menée par le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), à l’aide de caméra embarquée, l’objectif est de mettre au point une intelligence capable de reconnaitre les symptômes de la maladie.
La question des changements climatiques était aussi à l’ordre du jour. Les variations du temps présentent un danger important pour les récoltes de la région. Face aux risques, l’agroforesterie se présente comme la solution adéquate. Le projet VITAF (viticulture et agroforesterie) a pour but de créer une dynamique agroforestière sur les parcelles viticoles de la région. Un dispositif aux nombreux bienfaits, l’agroforesterie apporte des matières premières au sol, protège les vignes de la sécheresse et du gel. Une initiative réunissant l’UPVM à l’ABC Davayé, le Cru Saint Véran et le Vinipôle Sud Bourgogne, ce partenariat permettra de développer un nouveau mode de productions plus efficace et éco responsable.
Dans la dynamique du futur, le BIVB s’est aussi penché sur la question « des consommateurs de demain ». Cette étude consommateur résulte d’un changement notable des habitudes de consommation en France. On observe aujourd’hui la rupture du lien transgénérationnelle qu’implique le vin. « Les parents et les enfants, on transmettait une culture du vin, du terroir. Aujourd’hui, on remarque que ce lien disparait » , aujourd’hui 78 % des vins français sont consommés par les plus de 50 ans contre seulement 20 % des moins de 30 ans. Une génération qui ne fait plus confiance aux prescripteurs traditionnels, « le sommelier de 60 ans, bardés de diplômes et de reconnaissance national ne les intéressent plus » explique le BIVB. Face à ce constat, l’objectif est de savoir comment recruter ses consommateurs de demain.
Mounir Belbaghdadi