
La commémoration du 11 Novembre 1918, jour de l’armistice qui mettait fin à la première guerre mondiale, s’est déroulée ce matin square de la Paix à 11h30, en présence des autorités départementales et locales. A voir aussi, les militaires décorés du jour. À lire, la lettre d'un poilu à son épouse avant de partir en offensive.
Ce jour-là, les généraux alliés et allemands se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. À 5h15 précisément l'armistice est signé. À 11h, le cessez-le-feu est effectif. Quelques années plus tard, un mémorial sera construit sur la voie de chemin de fer du célèbre wagon.
Après plus de quatre années d’un conflit sanglant, les canons de la Première Guerre mondiale se sont tus. L’accord a mis fin aux combats entre la France, ses alliés, et l’Allemagne. Terrible bilan : 10 millions de morts, dont 1,4 million de soldats français.
La cérémonie a débuté par le passage en revue des troupes par le lieutenant-colonel Ronan Cottin, délégué départemental militaire, et le colonel Tomica Lukic, commandant du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire. Vinrent ensuite les remises de décorations à quatre militaires : la médaille d’argent des réservistes volontaires de défense et de sécurité intérieure avec agrafe garde nationale au capitaine Pascal Treuillet et au Major Jean Piebourg, réservistes auprès de la délégation militaire départementale ; la médaille de la sécurité intérieure échelon bronze au lieutenant-colonel Eric Balzano, du SDIS 71 et au Major Frédéric Cachenau, commandant le service des affaires immobilières du groupement de gendarmerie de Mâcon.
Après cela, lectures ont été faites du message de l’Union française des associations de combattants et victimes de guerre par le jeune Théo Boissard, adhérent du Souvenir français, de l’ordre du jour du maréchal Foch par la jeune Alienor Coutal, collégienne en classe défense au collège Schuman.
A retenti ensuite la sonnerie au clairon du cesser-le-feu avant d’entendre la lecture d’une lettre d’un poilu à sa femme Marie par Quentin Buisson et Enzo Billy, élèves en classe défense au lycée Dumaine.
Lettre d’un poilu écrite le 20 février 1916, veille du début de la bataille de Verdun :
Ma très chère et très aimée Marie, Dieu l’a ainsi décidé, cette lettre est la dernière que vous lirez de moi ! Je l’écris après avoir reçu l’ordre de diriger une attaque qui doit entrainer les plus grands sacrifices – le mien en particulier. Je la confie à un officier du 232ème, le lieutenant Ruez, qui vous la fera parvenir, quand mon sacrifice aura été accompli.
J’offre volontiers ma vie à la France, en vue de la grandeur de laquelle j’ai toujours travaillé et vécu. Je partirai en Chrétien, après avoir accompli mes devoirs religieux. Ceci sera pour votre âme si chrétienne la meilleure des consolations pendant notre séparation momentanée ; ce sera un exemple pour nos chers enfants. En vous quittant ainsi, je vous laisserai, je l’espère, un souvenir qui vous soutiendra dans la vie.
Soyez assurée que je vous aime comme je vous ai toujours aimée et que j’emporte dans le cœur notre image chérie, ainsi que celles de mes quatre enfants, dans l’âme desquels vous me ferez revivre.
Le temps nous manque pour adresser un dernier adieu à ma bonne et vénérée mère, je vous prie de lui annoncer ma mort au Champ d’Honneur. Venant de vous qu’elle affectionne particulièrement, ce coup lui sera moins rude. Dites-lui que son âme a forgé la mienne et que je l’embrasse du fond de mon cœur, ainsi que mon père qui fut mon modèle. Je n’oublie aucun des nôtres dans ma dernière vision de la Vie. Mon baiser le plus affectueux à mes chers petits Pierre, Louis, Anne et Charlotte; à vous mon plus tendre adieu et au Revoir !
Votre Paul
Après cette lecture poignante, le préfet Dominique Dufour a transmis le message de la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées.
Les élèves du lycée Alexandre Dumaine, du collège Schuman et de l’école Jeanne D’Arc ont ensuite déposé les flammes de l’espoir au pied du monument aux morts avant le dépôt des gerbes par les autorités.
La cérémonie s’est terminée par la Marseillaise et la Madelon jouées par la Batterie fanfare et l’Harmonie municipale.
Rodolphe Bretin

© photos Rodolphe Bretin

Le capitaine Jean-Renaud Michel, commandant en second du groupement départemental de gendarmerie, passe les troupes en revue, suivi du Lieutenant-colonel Ronan Cottin et du Colonel Tomica Lkic



















































































