Près de 205 000 immigrés, majeurs et mineurs, vivent en BFC (7,3 % de la population). 76 600 travaillent. Parmi eux, plus de 40 % ont acquis la nationalité française. Ils occupent surtout des emplois dans le nettoyage, le bâtiment, l’aide à domicile, l’hébergement, la restauration ou la santé, avec des conditions de travail souvent difficiles. Un quart d'entre eux sont sur-diplômés pour leur emploi. Découvrez tous les enseignements de l'étude menée par l'INSEE Bourgogne-Franche-Comté.
Des difficultés à trouver un emploi
En Bourgogne-Franche-Comté, environ 204 500 habitants sont immigrés, c’est-à-dire qu’ils sont nés étrangers à l’étranger. Ils représentent 7,3 % de la population régionale, ce qui est comparable à la moyenne de France de province, mais moindre qu’en Île-de-France (21 %).
Un peu plus de 7 immigrés sur 10 ont entre 15 et 64 ans, contre 6 sur 10 pour les non-immigrés. À ces âges, ils sont moins souvent en activité que les non-immigrés. Cette différence s’explique notamment par une moindre présence des femmes immigrées parmi la population active. Elles se présentent moins souvent sur le marché du travail en raison d'un niveau de diplôme plus faible, un nombre d'enfants à charge plus élevé et parfois pour des raisons culturelles.
Dans leur ensemble, les immigrés rencontrent davantage de difficultés pour obtenir un emploi. En France, 11,2 % sont au chômage en 2023, plus que pour l’ensemble de la population, 7,4 %. Leur niveau de qualification est globalement moins élevé, ce qui nuit à leur employabilité. Par exemple, un tiers n’a aucun diplôme en Bourgogne-Franche-Comté, soit trois fois plus que les autres actifs en emploi.
62 % des immigrés en emploi n’ont pas eu besoin de visa ou de titre de séjour pour travailler
Près de 76 600 immigrés occupent un emploi dans la région. Ils sont nés en premier lieu au Maroc (16 %), au Portugal (13 %) ou en Algérie (10 %). Près de 42 % ont acquis la nationalité française. C’est le cas d’un peu plus de la moitié des immigrés natifs du Maroc ou d’Algérie.
En comptant également ceux qui sont nés dans un pays de l’Union européenne ou dans un pays de l’association de libre-échange (notamment la Suisse), 62 % des immigrés en emploi ont eu librement accès à un emploi en France.
Pour les autres, soit un tiers des immigrés en emploi, leur employeur a dû effectuer des demandes de visa ou de titre de séjour, conformément à la législation.
Beaucoup d’immigrés sont des ouvriers non qualifiés
Les immigrés occupent une palette moins large de métiers que les non-immigrés. Leurs emplois sont généralement peu qualifiés et donc moins bien payés.
En effet, 38 % sont ouvriers contre 24 % pour les non-immigrés. En outre, la moitié sont des ouvriers non qualifiés. Dans la région, un ouvrier non qualifié à temps plein gagne en moyenne 1 425 € nets par mois, soit 610 € de moins que l’ensemble des autres salariés. De plus, chez les immigrés, on compte moins de professions intermédiaires.
Agents de nettoyage, ouvriers du bâtiment, aides à domicile
Dans la région, 7 % des emplois sont occupés par des immigrés. Le métier qu’ils exercent le plus est celui d’agent de nettoyage. Ils sont 2 900, soit 31 % des effectifs.
La construction est le secteur qui compte le plus d’immigrés avec 8 100 employés, essentiellement des ouvriers non qualifiés des travaux publics, maçons, peintres, avec plus de 20 % des effectifs.
Le deuxième secteur est celui des établissements médico-sociaux et des services à domicile, employant 6 900 immigrés. Aides ménagères à domicile, assistantes maternelles, agents de service, ou encore aides-soignants, comptent de 8 à 10 % d’immigrés.
5 900 immigrés travaillent dans l’hébergement-restauration. Ils exercent dans les cuisines (cuisiniers, commis, plongeurs), et également en service de salle. Au total, près de 17 % des personnes travaillant dans les cuisines sont des immigrés.
Le secteur de la santé humaine a recours à 4 500 immigrés. Près des trois quarts contribuent au fonctionnement du milieu hospitalier, principalement en tant qu’agents de service, aides-soignants ou infirmiers, mais aussi praticiens. Près de 1 290 immigrés sont médecins, soit 16 % de la profession dans une région par ailleurs en déficit de professionnels de santé. La moitié n’a pas acquis la nationalité française. Par ailleurs, plus d’une centaine d’immigrés sont dentistes, soit 12 % de la profession et 200 sont masseurs-kinésithérapeutes, soit 8 %.
Ces métiers disposent souvent de conditions de travail difficiles et/ou d’horaires irréguliers, en particulier dans le bâtiment, les services à la personne et à l’hôpital. De plus, les immigrés sont plus souvent touchés par la précarité puisqu’ils représentent environ 16 % des travailleurs intérimaires.