L’élevage de l’escargot des Grosne, « Grosnescargot », est basé à Trambly.
David-Raphaël Vichet l’a créé en 2016, il y a 8 ans, suite à une reconversion professionnelle :
« Comme beaucoup dans mon domaine je pense, je n’ai pas commencé tout de suite dans cette voie. Souvent, on ne rêve pas d’élever des escargots quand on est jeune ».
Enfant de la région parisienne, il a grandi en ville mais ressent à un moment de sa vie le besoin de se rapprocher de la campagne. Paradoxalement, il explique considérer ce geste presque comme un retour au bercail, car ses grands-parents étaient bourguignons. Avec le temps, le rapport avec la campagne s’estompe, jusqu’au besoin de renouer radicalement avec la nature afin de « prendre (ses) distances avec la ville ».
En 2016, il applique donc ce choix de vie en se tournant vers l’héliciculture :
Mais pourquoi choisir les escargots ? D’abord car ils ne lui sont pas inconnus : comme beaucoup de bourguignons, il lui arrivait d’en manger chez ses grands-parents. Cependant, il s’agit aussi d’un choix de raison : « ce n’est pas le même investissement financier que les bovins, et pour un citadin, ça parait plus simple de se lancer dans la culture des escargots, plus à notre portée ».
Désormais, le voilà lancé et est épanoui dans ce qu’il fait. Comme tous les métiers d’élevage, il doit composer avec certains aléas : « La reproduction d’escargots n’est pas une science exacte. En général, on se trouve dans une fourchette entre 120 000 et 150 000 par an. Mais en partant de ce nombre, il faut en retirer un tiers voire parfois la moitié du fait de la mort naturelle des escargots ». « Il faut faire avec, mais c’est contraignant » reconnaît-t ’il volontiers.
Il faut aussi faire avec le réchauffement climatique, qui ne facilite pas les choses : « Quand j’étais en formation, il y avait encore 4 saisons, donc on nous disait qu’une très bonne année comptait entre 20% et 30% de pertes. Aujourd’hui, c’est plutôt lorsque je ne dépasse pas les 50% de perte ».
Malgré cela, David-Raphaël maintient la réussite de son élevage et se montre serein pour l’avenir : « Je suis arrivé à la bonne stabilité. Je pourrais chercher à développer encore davantage, exporter mes produits plus loin ou trouver des partenariats avec des restaurants, mais je n’en ai pas l’envie : je suis heureux de la manière dont je fonctionne actuellement ».
Le système de vente de Grosnescargot est simple : les marchés locaux. « La clientèle locale suffit à vendre mon stock, et j’en suis satisfait. (…). Sur les marchés, on a un contact direct avec les consommateurs, et c’est aussi ça qui m’intéresse : l’humain ».
La passion est toujours présente au quotidien, et contrairement à certains de ses collègues, il prend encore plaisir à manger des escargots : « Quand on reçoit des invités, il y a des escargots et j’en mange quelques-uns – pas tous car il faut en laisser aux autres ! - et c’est toujours une fête. » sourit-il.
Quant au lien qu’il entretient avec ses petits animaux, David-Raphaël explique : « évidemment, ce n’est pas le même lien d’attachement qu’avec des animaux plus gros. Mais quand je m’en occupe, je leur parle toujours ».
Lorsque, pour conclure, on lui demande 3 mots que lui inspire son activité, il répond :
« Sérénité, patience et résilience. En fonction des différentes étapes de production - élevage, transformation ou commercialisation - je pourrais être amené à penser à d’autres mots, mais ceux-là résument bien le tout ».
Découvrez en davantage sur son site Internet, qui témoigne de la passion et de l’engagement que David-Raphaël Vichet met au service de son élevage.
Marion Pinaroli