Depuis plusieurs semaines, « Eau Energie » l’entreprise spécialiste des travaux forestiers, basée à Saint-Igny-les-Vers mène un chantier de coupe de bois sur la commune de Serrières, non loin du hameau la Farge sur la route de Cenves sur plusieurs hectares. Les importants dégâts occasionnés sur les chemins ruraux avaient entrainé notamment le déplacement de la DDT (Direction départementale des territoires). Depuis, le maire Jean-Noël Bernard a pris un arrêté pour interdire l’usage de ces chemins ruraux (précisément le chemin de Gerbandin et le chemin des Fougères au Bruys), contraignant l’entreprise à débarder via la départementale, en attendant que les chemins soient intégralement remis en état.
Au-delà de ce problème vicinal, certains riverains s’inquiètent de cette impressionnante coupe rase qui concerne exclusivement des terrains appartenants à des privés que l’entreprise a convaincus de vendre leur bois, « pour l’essentiel composés de chênes, charmilles, d’acacias, explique Sylvain Robin, voisin du chantier. Personnellement, je suis propriétaire de bois et j’ai reçu une proposition mais je l’ai refusée ».
Rien d’illégal évidemment dans cette pratique dite de coupe rase (toutefois limitée à 4 ha) mais son effet est loin d’être neutre. Outre l’impact paysager évident, « c’est déplorable pour la faune », regrette le riverain.
« Oui les gens rouspètent, commente le maire, mais il faut alimenter les chaufferies bois… Pour les éoliennes, on en fait tout un plat, pour le bois on ne dit rien », poursuit-il visiblement un peu contrarié.
La demande croissante de bois de chauffage (plaquette, granulés…) et la mortalité des arbres (réchauffement climatique, maladie…) posent à terme le problème de la ressource en biomasse. Plusieurs associations écologiques dénoncent le recours à cette pratique de la coupe rase. En détruisant entièrement une parcelle, et a fortiori plusieurs, on dégrade durablement un écosystème. D’autre part, l’utilisation d’engins très lourds (abatteuses, débardeurs) malmène les sols.
Contactée par nos soins, l’entreprise "Eau Energie" n’a pas souhaité répondre à nos questions.
DB