Si certains vignerons ont participé aux manifestations agricoles à titre individuel, il n’y a pas de mot d’ordre professionnel pour rejoindre les manifestants. Les explications de Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vin de Mâcon.
macon-infos : Les vignerons participent-ils au mouvement de colère du monde agricole ?
Jérôme Chevalier : « Évidemment, on soutient le mouvement, comme l’ensemble du monde paysan, mais il n’y a pas de mot d’ordre professionnel ou syndical pour y participer. Ce serait compliqué de mobiliser d’un côté les vignerons pour la Saint-Vincent et de l’autre pour les manifs. Mais s’il n’y a pas de mot d’ordre, cela n’empêche que chaque vigneron est bien sûr libre de participer aux manifestations. Il y en a eu cette semaine dans les rangs et il y en aura encore lundi. »
Que pensez-vous des revendications ?
« Nous partageons une bonne partie de ces revendications : sur le GNR (gazole non routier), les ZNT (zones de non traitement), la simplification administrative, mais il faut reconnaître que nous ne sommes pas dans la même situation que les éleveurs qui en bavent vraiment.
Nous serons attentifs à ce qui va se passer lundi ou mardi, en espérant qu’il n’y aura pas de casse. Il ne faudrait pas non plus se faire mal voir par la population, ce serait contre-productif. »
Quel est l’état de santé économique du vignoble mâconnais ?
« Il faut le reconnaître, nous sommes mieux lotis que d’autres régions, mais restons vigilants. La récolte a été vraiment très belle tant en quantité qu’en qualité, mais l’on sait que la consommation des vins de Bourgogne est en baisse en France de l’ordre de 10 à 12 %.
Et puis les premières discussions avec le négoce sur le dernier millésime font état d’une baisse des cours de l’ordre de 20 % à 30 %. Et comme nos charges augmentent en parallèle, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que la situation va se tendre. Il n’y a pas péril en la demeure mais l’année 2024 sera compliquée. »
Recueillis par David Bessenay