Huitième mobilisation nationale contre la réforme des retraites, neuvième locale pour Mâcon, entre 1 500 et 3 000 manifestants ont été décomptés,
différence coutumière des chiffres entre police et intersyndicale. Ils sont moindres comparés au 7 mars dernier où les chiffres annoncés allaient de 3000 à 7000, record d’une mémorable journée de participation. Le comptage de l’intersyndicale semble, aujourd’hui, plus proche de la réalité, c’est ce qui apparaissait clairement aux dires des participants du cortège, des non encartés ayant aussi fait eux-mêmes des estimations se rapprochant des 3000 ...
Beaucoup de commentaires sur cette moindre participation face au 7 mars, coût des grèves successives devant l'inflation galopante actuelle et celle annoncée lors des prochains mois pour le panier de la ménagère aujourd'hui, plus chariot familial de plus en plus onéreux. Lycéens en pleins préparatifs du baccalauréat et en vue de parcours sup pour les terminales, dur alors de répondre à l'appel d'être dans la rue même si l'envie est là … Ainsi les manifestants ne parlent pas d'essoufflement mais plus de second souffle à retrouver dans les jours qui viennent.
Les parlementaires de la commission mixte paritaire réunis ce mercredi à l’Assemblée Nationale sont parvenus à une version commune du projet de loi sur les retraites. Cette version sera alors votée par les sénateurs puis par les députés jeudi matin pour les premiers, jeudi après-midi pour les seconds. Vote crucial qui, demain soir, sera attendu par tous et définira les suites à donner par l’intersyndicale face au résultat.
MsP
Prise de paroles pour l'intersyndicale
Après les succès des journées de mobilisation qui ont débuté le 19 janvier, les manifestations des 7 et 8 mars ont non seulement confirmé le niveau des appels précédents mais les ont amplifiés. Des millions de travailleurs, de retraités, de jeunes, de privés d’emplois continuent de mener la lutte pendant que la population rejette de plus en plus massivement cette contre-réforme des retraites. Pourtant le gouvernement s’entête et a choisi de piétiner la démocratie pour poursuivre sa politique au service d’une caste de riches. Il prétend chercher une économie de 12 milliards alors que dans le même temps, c’est 80 milliards de cadeaux fiscaux et autres exonérations qui sont gracieusement offerts aux nantis et à ceux qui se gavent déjà de milliards de dividendes. Représentants légitimes du monde du travail, l’ensemble des syndicats, dans une unanimité exceptionnelle, sont résolument opposés à cette contre-réforme. C’est pourtant un véritable bras d’honneur que le président de la république leur a adressé en refusant avec mépris leur demande de rendez-vous. L’intersyndicale nationale représentant des millions de travailleurs n’aura donc jamais été reçue sur cette réforme qui aura un effet dévastateur sur le monde du travail. Dans le même esprit de mépris et de brutalité, le gouvernement a décidé d’utiliser la procédure du «vote bloqué» au Sénat, outil jamais utilisé sous la Ve république.
En effet l’article 44.3 est au Sénat ce que le 49.3 est à l’Assemblée. Il y a donc eu un vote groupé, et n’ont été votés que les amendements acceptés par le gouvernement. Tout cela s’est fait en total accord avec la majorité sénatoriale des Républicains qui refusait de débattre des amendements des forces progressistes. Les sénateurs de droite et les macronistes se félicitent donc d’avoir voté le report de l’âge de départ en retraite de 62 à 64 ans avec 43 annuités et de faire disparaitre les régimes pionniers. Le gouvernement et tous les parlementaires alliés du patronat veulent maintenant aller au bout quitte à revenir devant l’Assemblée Nationale en actionnant un onzième « 49-3 » ! Scandale démocratique pur !
Notre mobilisation historique contre ce projet mortifère doit continuer pour peser sur les derniers jours de débat et affirmer que nous refusons de nous faire voler 2 ans de vie ! Votée ou imposée par le 49-3 nous pouvons empêcher la mise en application de la loi, grâce aux grèves massives et aux blocages. Le texte doit être retiré, purement et simplement.
Nous voulons et exigeons
- Le retour à un départ à 60 ans
- Pension minimum au niveau du SMIC à 2 000€
- Prise en compte des années d’études, de la pénibilité des métiers.
- Fin des exonérations de cotisations patronales
- Hausse du taux de cotisations patronales
- Égalité professionnelle femmes-hommes
A NOUS DE LES BLOQUER ! en ne lâchant rien !
Prise de parole des jeunes du MNL (Mouvement National Lycéens)
Aujourd’hui c’est un nombre important de facs bloquées et de lycées mobilisés. C’est injuste, oui c’est injuste que ce soit à nous, les jeunes, de mettre en péril nos études et, par conséquent, notre avenir pour expliquer à nos aînés qui prennent les décisions que ce qu’ils font est tellement égoïste et non justifié. Car, je le rappelle, c’est 72% des français, françaises qui sont contre cette réforme.
Mais il n’y a pas que nous, se sont également des centaines de milliers d’ouvriers, d’ouvrières, de salariés et de fonctionnaires qui se sont mis en grève et qui donc, par la même occasion, compromettent leur sécurité financière et le fait de pouvoir nourrir leur famille. Nous remercions tous les gens présents aujourd’hui et nous demandons de maintenir le pays bloqué face à la politique de Macron ainsi que sa réforme qui, est-il besoins de le rappeler, est injuste en tous points.
Le gouvernement préfère faire travailler les gens deux ans de plus, retirer les taxes aux superprofits et investir deux milliards dans un service universel, patriotique et inutile, plutôt que de permettre à tous les étudiants de manger à leur faim en votant contre le repas à un euro.
Le jeunesse est en colère car le gouvernement la méprise mais la jeunesse a toujours été le point de bascule lors des succès des révoltes populaires.
Mais la réalité est qu’elle est crainte car la jeunesse se mobilise là où le gouvernement croyait qu’elle serait docile.
La jeunesse est concernée, la jeunesse sera mobilisée !!!
Photos et vidéo Mâcon ©Michel S Pelletier
Où même Jacques lâche son poulain ...
Celui qui a introduit Emmanuel Macron à l'Élysée s'interroge sur les priorités du Président, donnant pour argument que la réflexion à conduire prioritairement est celle sur le travail.
« On a trouvé des milliards pour ceci et pour cela, et on n'en trouverait pas pour l'éducation, l'hôpital et les services publics qui vont très mal ?...».
Épatant cette soudaine prise de position d'un de ceux qui incarnent à merveille la famille politique qu'on nomme « la gauche caviar ! »
Rodolphe Bretin