Avis aux passionnés de vinyles, de belles pochettes et de son « plus chaud » ! La rue Franche va accueillir 45 et 33 tours et faire tourner les platines. Tom Paoli va ouvrir en mars une boutique de vente de vinyles neuf et d’occasion, mais pas seulement…
Tom est ce qu’on appelle un passionné de la première heure, tombé dedans quand il était petit ! La bonne musique, la platine qui crépite, c’était un peu son quotidien aux côtés d’un père artiste peintre, collectionneur de vinyles, qui passait en boucle des disques de jazz, de blues ou encore de flamenco.
« J’ai vraiment été bercé par cette ambiance, confie celui qui est Mâconnais depuis près de trente-cinq ans maintenant. J’ai vraiment été séduit, amoureux de la musique et plus tard, ado, j’ai monté mon premier groupe en tant que chanteur guitariste. » Il joue dans plusieurs groupes de rock, reprend les Doors, montent sur scène… avant de passer de l’autre côté et de lier musique et vie professionnelle… à La Cave à musique. « Dans les années 90, j’ai été objecteur de conscience, j’ai refusé de faire l’armée pour travailler dans une asso culturelle. C’était à La Cave à musique et ça a duré vingt mois. »
Sans diplôme ni étude particulière, il apprend tout sur le tas, participe aux débuts de la scène locale. Et une fois sa mission terminée, c’est forcément vers le milieu culturel qu’il continue son chemin. Un bref passage chez Virgin Mégastore à Lyon, trois mois en remplacement à l’Univers du livre à Mâcon – « drivé par les disquaires sur place qui étaient excellent et qui m’ont vraiment mis le pied à l’étrier » - puis presque vingt ans chez Cultura, à Givors d’abord, à Mâcon ensuite au rayon Disques, vidéo et multimédia… Forcément. « J’ai appris mon métier là-bas, je m’y sentais vraiment bien avec une super équipe, mais depuis quelques années, je sentais que j’avais besoin d’autre chose, de travailler autrement, moins dans l’esprit grande distribution. »
De la passion au rêve éveillé
Pas facile pour autant de franchir le pas à 46 ans. Pourtant, Tom lâche son emploi et se lance dans l’aventure de l’entreprenariat pour réaliser son rêve : devenir disquaire indépendant. Bien aidé par le Service Mission économique de la Ville de Mâcon, formé par la CCI de Mâcon, renseigné par des disquaires en place à Lyon et à Chalon, et motivé par les 700 réponses qu’il a reçu à la fin de l’été via les réseaux sociaux sur son étude de marché et son projet, il n’a jamais été aussi près de réaliser son rêve : ouvrir sa Disquerie pour travailler comme il veut, avec qui il veut, et avec la passion qui ne l’a jamais lâché. Ce sera courant mars, au 54 de la rue Franche (ancienne boutique Audika) « dans une rue dynamique avec des commerçants solidaires qui m’ont vraiment accueilli à bras ouverts. »
Dans sa boutique de 72 m2, Tom proposera des vinyles neufs et d’occasion pour toutes les générations « de 15 à 95 ans ! Depuis dix ans, le succès du vinyle est exponentiel. Au début, on croyait que c’était un effet de mode, mais d’année en année ça continue. L’année dernière aux États-Unis, les revenus du vinyle ont dépassé ceux du CD, et 5 millions de vinyles ont été vendus en Angleterre. L’équilibre se fait aujourd’hui entre le dématérialisé et le physique. Les gens ont besoin de palper le produit, ils continuent le streaming pour découvrir un artiste, mais quand ils aiment, ils achètent le vinyle. Il y a ce côté objet de collection, la pochette, l’esthétique… On a l’impression d’avoir un trésor entre les mains. Et puis on redécouvre la musique autrement, on prend le temps de se poser, on ne zappe pas pour passer d’un morceau à l’autre et on se rend compte que si l’artiste a choisi un certain ordre, c’est qu’il y a une raison. »
Ambiance et son chaleureux
Se poser, partager, apprécier, parler musique… C’est aussi ce que veut Tom dans sa Disquerie, « un endroit chaleureux, une ambiance cosy avec des meubles faits sur mesure, un coin salon, des fauteuils des petites boissons offertes, des points d’écoute pour les vinyles d’occasion, un poste informatique pour écouter les nouveautés sans les ouvrir… Je veux que les gens se sentent à l’aise, privilégier les échanges, en faire un lieu de rencontres aussi entre passionnés. Je sais que j’ai pris un risque, mais j’ai aujourd’hui une liberté très plaisante de pouvoir travailler comme j’aime. »
Quelques semaines avant l’ouverture de sa boutique, aménagés et meublés par des artisans locaux, Tom a déjà réuni un stock important de vinyles. Un stock qui grandira bien sûr au fil des semaines et des mois avec 60 % d’occasions et 40 % de neufs. « C’est un marché en plein boom et je vais proposer un large choix éclectique et généraliste. Sur le neuf, je vais cibler des styles que j’aime et pour qui il y a aussi de la clientèle à Mâcon : du rock indé, du métal, du reggae, du jazz, du rock progressif… » Et ce en ciblant un maximum les petits distributeurs indépendants.
La Disquerie proposera également des livres sur la musique, des accessoires pour instruments (cordes, jack, sangles, baguettes de batterie), des accessoires pour platines, des pochettes et des brosses pour l’entretien des disques, un peu de matériel hifi, un dépôt vente pour les artistes autoproduits et régionaux, un service de nettoyage de vinyle pour les particuliers… Seront également organisés des showcases, des concerts acoustiques, des expos de photographes et de graphistes, sans oublier la vente de billets pour les salles locales, le Crescent et… La Cave à musique, forcément !
D. C.
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