Les études vont démarrer prochainement. Les élus voudraient créer leur propre marque d'électricité.
La loi dite APER (accélération de la production d’énergies renouvelables) votée en 2023 offre aujourd’hui aux collectivités locales la possibilité de jouer un rôle majeur dans la production d’énergie. Trois communes faisant partie de la communauté de communes Saint Cyr Mère Boitier, qui ont repéré des zones favorables, principalement sur leurs lignes de crête, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. « L’intercommunalité n’a pas souhaité porter ce projet alors nous avons constitué un bloc communal », explique le maire de Matour Thierry Igonnet.
Un partenariat a été mis en place avec la société d’économie mixte Saône-et-Loire Energies Renouvelables (SEM SELER), créée en 2022 à l’initiative du Syndicat Départemental d’Energie de Saône-et-Loire (SYDESL), Énergie Partagée (mouvement qui fédère, accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie renouvelable) et le spécialiste des énergies renouvelables BayWa r.e., bien implanté la région. « Notre ADN, c’est de faire en sorte d’apporter aux riverains des retombées directes et indirectes, que cela soit un vrai projet citoyen », souligne Morgane Caromel, responsable régionale du développement éolien pour cette dernière.
Production et gouvernance locales
Il s’agit donc d’un projet de production locale et de gouvernance locale partagée. « Les trois communes participent de façon solidaire à ce partenariat qui a pour première étape d’étudier la faisabilité et le potentiel éolien sur leur territoire. Les décisions seront prises en concertation, et les retombées financières partagées », insistent Thierry Igonnet, maire de Matour et Michel Maya, maire de Tramayes.
« Le partenariat reste ouvert aux communes voisines. Elles sont les bienvenues pour rejoindre l’initiative qu’elles recèlent un potentiel éolien ou souhaitent investir dans les projets, cela devant permettre d’accélérer la transition énergétique globale du territoire », complète Rémy Martinot, maire de Pierreclos et président de la Communauté de communes.
Les études internes dureront deux ans. Elles porteront sur l’impact acoustique, paysager, sur la biodiversité mais aussi les conséquences sur les activités humaines et agricoles. Suivra l’instruction du dossier qui durera approximativement le même temps. La décision finale du Préfet ne pourrait intervenir qu’à l’horizon 2028 et les premiers watts produits seulement vers 2030.
Le coût des études (entre 300 000 et 500 000 €) ne sera pas supporté par les communes mais par le SYDESL et BayWa r.e.
Mais les partenaires ne veulent pas présager des résultats des études. « Il y aura peut-être des éoliennes sur seulement 1 commune ou 2 ou 3 ou pas du tout », notent les partenaires. « Une chose est sure, ce ne seront pas des grands parcs à 25 éoliennes, rassure le maire de Pierre Clos. On parle de 4 à 6 éoliennes maximum par zone et une emprise au sol relativement faible.
Dialogue avec la population
Reste à connaître la réaction des habitants des communes concernées. Lors des différentes réunions préalables, il n’y a pas eu de rejet mais de l’intérêt. S’ils se montrent plutôt prudents sur l’aspect paysager, « l’idée de produire de l’électricité locale plaît aux riverains », soulignent les maires, notamment d’un point de vue économique. « On veut stabiliser le prix de l’électricité dans les prochaines années et que l’argent généré serve à financer des projets comme l’isolation de bâtiments, se projette Thierry Igonnet. À terme, on voudrait être autonomes en énergie grâce au bois, au photovoltaïque mais aussi à l’éolien. »
Les élus se disent prêts à débattre avec tout le monde. « On veut que les gens s’approprient le projet ». Ils en auront l’occasion lors des prochaines réunions publiques à la rentrée : le 4 septembre à Pierreclos, le 19 septembre à Matour et le 24 septembre à Tramayes.
DB