C’est à Milly-Lamartine, dans la maison d’enfance de Lamartine, que l’association L’Oseraie du Possible – le réseau national des vanniers professionnels – a souhaité fêter ses 10 ans d’existence ce samedi. Au menu, exposition, land’art, marché vannier, projections, spectacles, poésie, conférence et dîner en musique.
Saviez-vous qu’à l’époque de Lamartine, au 19ème siècle, il y avait en France plus de 40 000 vanniers professionnels ? Ils ne seraient plus aujourd’hui que 400 à 500. Un chiffre qui monte depuis quelques années et notamment depuis le Covid nous assure Florian Mannaioni, le fondateur de l’Oseraie du Possible, également centre de formation professionnelle. « Aujourd’hui, 99% des vanniers sont issus d’une reconversion professionnelle. Les gens veulent redonner du sens à leur vie professionnelle. », précise ce passionné qui a lui-même suivi ce parcours.
Jusqu’au début du 20ème siècle, avant l’arrivée du plastique, la vannerie était partout dans la vie des gens : les paniers, les corbeilles, les huches à pain, les chapeaux, les bâts des ânes ou des chevaux et bien sûr dans les outils agricoles, à l’image du van, ce large panier qui servait à trier le bon grain de l’ivraie et qui a donné son nom à l’art de tresser toutes sortes de végétaux souples : l’osier (branche de saule), le rotin (feuilles de palmier), le bambou, le châtaignier, les racines de vétiver ou d’épicéa, selon l’endroit du monde où vous vous trouvez. « Le premier objet qui a permis à l’homme de voler, la montgolfière, est constitué d’un énorme panier issu de la vannerie ! » s’enflamme Florian Mannaioni.
Une vente au profit des vanniers du Congo
L’Oseraie du Possible regroupe une trentaine de vanniers et a pour objectif de relancer la vannerie comme métier d’art. L’association s’est aussi donné comme objectif de tresser des liens avec des publics très divers à travers des interventions en milieu scolaire, pour des écoles maternelles ou pour des établissements d’enseignement supérieur comme l’école nationale d’architecture de Toulouse, des ESAT ou encore en milieu carcéral. Et pour ses 10 ans, l’association a souhaité tresser des liens à l’international en soutenant l’association Ensemble c’est Po6ble, présidée par Thom Lissouere, qui aide au développement au Congo et au Bénin. Ainsi, les œuvres réalisées dans le cadre d’une résidence d’artistes vanniers sont mises en vente pour aider des vanniers congolais à se construire un abri pour travailler dans de meilleures conditions. « En tant que vanniers, nous portons une attention particulière à la nature, mais aussi à l’Homme, souligne M. Mannaioni. En ce sens, nous sommes dans la lignée des valeurs défendues en son temps par Lamartine qui a lutté contre l’esclavage et la peine de mort. ».
Pratique : F(ê)aites de la vannerie, ce samedi jusque 23h à Milly-Lamartine. Accès gratuit, petite restauration sur place.
David Delecroix
Fabrication d'un panier à bûches en châtaignier
Florian Mannaioni (t-shirt jaune au centre), aux côtés de Thom Lissouere (polo bleu) et de quelques vanniers membres de l'association L'Oseraie du Possible
Différents objets et techniques de vannerie
Un nyckelharpa, un instrument traditionnel suédois
Un "Instant poétiquement tressé"
Danse contemporaine par la Compagnie Nahlo