
Ce vendredi 5 décembre, c’est devant près de 50 personnes réunies en l'amphithéâtre Guillemin, que Jacques Boucaud, Délégué départemental 71 de l’ Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (l’ADMD), accompagné de Yoann Brossard secrétaire général de l’ADMD, accueillait le docteur Didier Peillon, auteur de « Ces malades que nous aidons à mourir ».
De nombreux élus, Francine Chopard, Conseillère Régionale déléguée au sanitaire et social, Véronique Lefeuve adjointe au maire de Mâcon, en charge des affaires sociales, de la lutte, contre l’isolement, des services aux familles, et de la Santé Publique, Véronique-Laure Verraest Vice-Présidente MBA - Politique de la ville, Démocratie participative…, mais aussi des représentants du monde associatif, du monde médical ou mutualiste comme Salvatore Marteddu président de la MGEN 71 …
Dans son remarquable propos d’entrée, Jacques Boucaud, planta un décor sombre :
« Notre devise est bafouée ! : dans la Liberté de choisir sa fin de vie, par l’Égalité rompue puisqu’il se pratique des euthanasies clandestines, hypocrites, et profondément inégalitaires, et la Fraternité détruite par l’abandon de nos malades dans la souffrance. »
Le ton était ainsi donné pour cette soirée exceptionnelle organisée par l’ADMD, pour aborder autour de Didier Peillon, l’un des sujets les plus sensibles et les plus débattus de notre société : la fin de vie.
La rencontre accueillait l’auteur, du livre « Ces malades que nous aidons à mourir » ayant provoqué une onde de choc nationale. Suspendu par l’Ordre des médecins après la publication de son témoignage. En effet, dans son livre publié récemment, Didier Peillon raconte trente années de pratique en réanimation et aux urgences, ponctuées de situations extrêmes où il a dû choisir entre prolonger la souffrance ou accompagner un patient vers une fin apaisée. Son récit, frontal et sans fard, évoque des décisions médicales complexes prises dans le quotidien hospitalier : arrêts de traitements, sédations terminales, choix de ne pas s’acharner lorsque aucune issue favorable n’est possible. Ces confidences, rares et souvent tues, ont ouvert un débat national : que peut, que doit, que ne devrait pas faire un médecin lorsque la mort est inévitable et que la souffrance devient insupportable ? Quelques jours après la sortie du livre, le Conseil de l’Ordre départemental a suspendu le docteur Peillon à titre conservatoire. Son témoignage a été jugé incompatible avec le cadre légal actuel, qui interdit tout acte pouvant être assimilé à une euthanasie. Cette sanction a déclenché un large débat national :
Certains y voient une mesure nécessaire pour protéger l’éthique médicale.
D’autres estiment qu’elle illustre le fossé entre la loi, les pratiques hospitalières et les réalités de la fin de vie.
Voila bien la raison de cette présence forte à cette rencontre; alors que la France discute de nouvelles dispositions législatives sur “l’aide à mourir”, de nombreuses zones d’ombre persistent :
Comment accompagner les patients incapables d’exprimer leur volonté ?
Comment agir dans l’urgence ?
Quelles protections pour les soignants ?
Comment garantir que la dignité du patient reste centrale ?
C’est sur ces questions, que devraient se tenir les échanges (auxquels nous n’avons pu malheureusement, assister). L'intervention du docteur Peillon aura éclairé ces dilemmes éthiques et juridiques, à partir de son expérience de terrain. Ce médecin d’une humanité courageuse, met en péril sa carrière, il n’écrit pas une certitude universelle. Il dit qui il est, il dit qui sont ces soignants qui accompagnent jusqu’au bout. Il ne heurte aucune conscience puisqu’il les respecte toutes. « Nous avons besoin de sa voix pour que la France se dote, enfin, d’une loi permettant le droit de mourir dans la dignité. »
Jérôme Saunier, le directeur de la FNAC Mâcon, était présent, proposant, un large stock de l’ouvrage de Didier Peillon.
JYB



































































