80 ans de combat pour construire un monde plus juste, plus égalitaire
C'est au tout nouvel Espace Carnot que Femmes Solidaires a célébré ce samedi 18 octobre son 80ème anniversaire, en présence du Maire de Mâcon et de la Présidente départementale et représentante nationale de Femmes Solidaires.
La Présidente du comité Femmes Solidaires de Mâcon Colette Marchand a rappelé dans son discours inaugural que « l'association est née de la volonté de femmes qui ont souffert et lutter pendant la guerre et qui, à la libération, ont été déterminées à défendre leurs droits, à lutter contre les inégalités, promouvoir la sororité et la paix. »
Elle s'est dite fière de chaque action, chaque campagne et chaque victoire de leurs aînées qui ont contribué à construire un monde plus juste et plus égalitaire.
Elle a saisi l'occasion pour remercier : adhérentes, militantes, les deux anciennes Présidentes, toutes celles et ceux qui les soutiennent ainsi que toutes les associations présentes ce matin.
Et Mme la Présidente de conclure sur ces mots : « Un anniversaire n'est pas une fin. Ensemble, nous continuerons à porter haut nos valeurs, à défendre nos droits, à inspirer nos jeunes et à nous soutenir. Le féminisme est un mouvement vivant, et chaque jour est une nouvelle occasion d'agir. »
Évelyne Rogowicz, Présidente départementale et représentante nationale de Femmes Solidaires a présenté un bref historique de l'association.
L'Union des Femmes Françaises née dans la clandestinité est issue des comités féminins de la Résistance. Le 16 Février 1945, une déclaration de l'association est faite en préfecture et est publiée au journal officiel du 18 Mars 1945.
Déjà, dans ses premiers statuts déposés, l'UFF inscrit comme un de ses objets « ASSURER LA DÉFENSE DES DROITS DES FEMMES SUR LE PLAN POLITIQUE, CIVIQUE ET SOCIAL ».
L'un des premiers combats de l'UFF est d'encourager massivement les femmes à s'inscrire sur les listes électorales. Le 21 Avril 1944, les Françaises avaient obtenu le droit de vote et d'éligibilité par ordonnance et le 29 Avril 1945 votent pour la première fois. Et, dès Septembre 1944, le mot d'ordre de l'UFF était : « Dans toute la France, des centaines de conseillères municipales ». Les femmes doivent « participer sans réserve et sans restriction à tous les actes politiques qui engagent la France ».
Le premier congrès de l'UFF s'ouvre le 17 Juin 1945 à Paris par une manifestation culturelle aux Arènes de Lutèce. Le lendemain, dans une France à reconstruire, le congrès réunit 2377 déléguées et 40 invitées de toute la planète. Il se déroule dans la salle de la Mutualité, les échanges sont placés sous la triple présidence symbolique de Danielle Casanova, Berthie Albrecht et Suzanne Buisson.
Eugénie Cotton a été la 1ère Présidente UFF et a été la première Présidente lors de la création de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes.
Lors du 1er congrès en Juin 1945, les déléguées affirment leur détermination à lutter pour l'égalité des droits avec les hommes et à s'opposer à la guerre, avec le mot d'ordre « PLUS JAMAIS CA ! » L'UFF s'est élevé en particulier contre toute les guerres dans le monde, puis a participé activement au Mouvement de la Paix.
Depuis le premier congrès et tout au long de son histoire, le mouvement qui s'est construit sur des valeurs d'égalité et de solidarité, n'a eu de cesse d'imaginer de nouveaux droits pour les femmes et a obtenu par de longues luttes leur écriture dans le code civil.
Dès la Libération, en Septembre 1944, l'UFF se dote d'un organe de presse, l'hebdomadaire FEMMES FRANÇAISES qui sortira jusqu'en 1957. Celui-ci est rapidement suivi en Juillet 1945 d'un mensuel du même nom, renommé au numéro 11, en Mai 1945, HEURES CLAIRES DES FEMMES FRANÇAISES, jusqu'en 1985; remplacé ensuite par ClARA puis CLARA MAGAZINE.
Années 50 :
Dans les années 50, l'UFF soutien les femmes qui subissent les guerres au VietNam et en Algérie et se mobilisent pour le désarmement. Elles se mobilisent pour l'accouchement sans douleur et obtiennent leur prise en charge des cours de préparation par la sécurité sociale.
Années 60 : L'UFF prend position pour la contraception et le droit de choisir le moment de sa maternité. 600 veillées pour la paix au Vietnam et Action contre la guerre d'Indochine. L'UFF tente de systématiser une politique de revendications culturelles.
L'UFF ( leur situation familiale ( elles sont souvent épouses d'ouvriers, de syndicalistes affirme son soutien aux grèves) et associe des déclarations publiques, délégations, rassemblements, organise des repas pour les grèvistes et leurs familles, l'accueil d'enfants.
Toute ces actions de solidarités soudent les femmes entre elles et favorisent le développement de l'association.
Années 70 : L'UFF lutte pour l'augmentation des allocations familiales et la gratuité des fournitures scolaires. Lancement par l'ONU de la journée internationale des femmes. L'UFF participe avec le planning familial à tous les procès contre les commandos anti IVG. Un débat sur la contraception au sein de l'UFF surgit lors d'un congrès qui aboutit à une motion pour abroger les lois de 1920 interdisant la propagande en faveur de la contraception et de l'avortement.
L'UFF conserve son axe central: Revendiquer l'égalité femmes-hommes dans la famille et la société, en dénoncant les responsabilités des pouvoirs publics, et en modifiant les lois.
Années 80 : Reconnaissance officielle de l'UFF mouvement d'Éducation Populaire. Elles se portent partie civile dans des procès contre les exciseuses en France.
Années 90 : L'UFF se bat pour le remboursement des pilules. Solidarité avec les femmes algériennes en lutte contre l'intégrisme religieux. Campagne pour la reconnaissance et soutien au peuple palestinien. Soutien pour un statut de l'élue et la parité. Action contre les violences faites aux femmes et la féminisation de la pauvreté et délégation de l'association à la conférence mondiale des femmes à Pékin.
1996 : L'UFF devient UFF FEMMES SOLIDAIRES et en 1998 FEMMES SOLIDAIRES (FS)
Année 2000 : Lancement du réseau international féministe et laique: quelque soit leur culture, leur religion, leur nationalité, les femmes doivent bénéficier des mêmes droits fondamentaux dans le monde. Lutte contre le sexisme. Campagne contre le viol, l'abrogation de la loi sur la prostitution. Campagne femmes et sport pour la visibilité du sport féminin à la télévision. FS est marraine d'un village en Éthiopie : Actions contre l'excision permettre la scolarisation des fillettes et l'autonomisation des femmes.
Années 2010 à aujourd'hui : L'IVG a été inscrite dans la Constitution française le 8 Mars 2024, FS continuera à soutenir les femmes en Europe pour faire inscrire le droit à l'avortement dans la Charte Européenne des droits fondamentaux, nous continuerons notre solidarité avec les organisations féministes du monde entier en Europe, Asie, continents Africains et Américains qui se battent contre la pénalisation du droit à l'avortement.
Lutte contre la réforme des retraites. FS lance une étude sur l'accueil des femmes victimes de violences dans les gendarmeries et commissariats et la création du Plaintomètre pour les dépôts de plainte. Débat pour modifier la définition pénale du viol et des agressions sexuelles pour introduire la notion du consentement dans la définition.
Depuis 1995 FS qui dispose d'un statut consultatif sous l'égide de l'ONU, participe à la conférence mondiale des femmes, regroupant 189 états, 2100 ONG et 5000 représentant.es de la société civile afin de porter les revendications de notre Mouvement et la parole des femmes.
FS est partenaire du salon du livre féministes de Clara magazine organisée chaque année.
FS est un mouvement féministe, laïque, d'éducation populaire.
FS s'engage pour faire reculer toutes formes de discriminations et développer une éducation non sexiste et non violente.
FS informe,, sensibilise sur les droits des femmes afin de contribuer à l'évolution des mentalités vers une société libérée des rapports de domination, et défends les valeurs fondamentales de laicité, de mixité, d'égalité pour les droits des femmes , de paix et de liberté.
Forte d'un réseau de 192 comités locales réparties dans toute la France et les Dom-Tom, FS s'adresse à toute les femmes qui veulent défendre leurs droits et leur libertés.
FS anime des permanences d'écoute pour conseiller, orienter et accompagner les femmes dans leurs démarches et intervient dans le monde éducatif. Elle se porte partie civile dans les procès relatifs aux violences faites aux femmes.
FS engage de nombreuses campagnes internationales sur la situation des femmes dans le cadre de solidarités réciproques: lorsque les droits des femmes progressent dans un pays, cela encourage les autres femmes du monde à continuer leur lutte.
FS bénéficie d'un statut consultatif aux Nations Unies, est affilié au comité Inter-Africain.
FS est cofondatrice du Réseau International Féministe et Laïque.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau
C Marchand, R Gorowicz, JP Courtois