« Le préfet s’apprête à autoriser, comme il le fait chaque année, la destruction par déterrage des blaireaux du 15 juin au 14 septembre » indique l'AOMSL dans un communiqué. « En 2024, 148 blaireaux ont été ainsi détruits dans le département. Cette décision est une bêtise. » L'association dit pourquoi.
Communiqué
Tout d’abord, le déterrage est un mode de chasse particulièrement violent tant pour les chiens qui peuvent être gravement blessés, que pour les blaireaux acculés au fond de leurs terriers dont ils sont extraits à l’aide de pinces avant d’être abattus.
Pour justifier cette violence, l’administration et les déterreurs invoquent la nécessité de réguler la population des blaireaux afin de réduire ou de prévenir les dégâts aux cultures dont ils seraient responsables. Cet argument est fallacieux car :
- Les dégâts imputables aux blaireaux sont très limités ;
- En cas de nécessité, le préfet peut ordonner des interventions ponctuelles, ainsi qu’il le fait régulièrement. Il n’est donc pas nécessaire d’autoriser le déterrage pendant 3 mois, au printemps et en été, dans tout le département et sans aucune limite des destructions. De surcroît, le déterrage est encore permis du 15 septembre jusqu’au 15 janvier.
Inutile, la mesure que le préfet s’apprête à prendre est très dommageable à l’espèce. Le déterrage au printemps et en été correspond en effet à la période de nourrissage et d’éducation des jeunes blaireaux, qui ne sont pas émancipés avant l’automne. Cette phase est très importante car le blaireau a une vie sociale très développée. La loi le reconnait en interdisant la capture des petits blaireaux.
La loi exige en outre qu’avant de décider, le préfet prenne l’avis du public. A cet effet, une procédure de consultation accessible à toute personne s’estimant concernée est ouverte jusqu’au 14 mars.
L’Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire invite toutes les personnes qui refusent le déterrage des blaireaux du 15 juin au 14 septembre à exprimer leur désaccord en participant à la consultation en cours, à partir du lien suivant :
https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/consultation-publique-portant-sur-la-periode-complementaire-de-la-venerie-sous-terre-a-partir-du-15-juin-2025-et-jusqu-au-14-septembre-2025
La gestion de la faune sauvage ne peut se satisfaire d’un simple loisir cynégétique. Elle exige une prise en compte de la biologie de chacune des espèces soumises à des prélèvements et doit être guidée par un principe général de protection.
Chalon-sur-Saône, le 25 février
Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire