Madame Sylvie Outurquin, Maire de Charbonnières, et son conseil municipal avaient invité la population mercredi soir à la salle communale pour expliquer les raisons de la rupture de la commune avec le Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI) de Mâcon.

Charbonnières appartenait au RPI de Mâcon depuis de nombreuses années et elle disposait jusqu'à présent d'une classe unique de CM2 qui, cette année, accueille 11 élèves.

Depuis septembre 2024, le conseil municipal a pris la décision de rompre avec le RPI de Mâcon. Lors du dernier conseil municipal du 17 décembre 2024, les élu.e.s ont acté la décision de rupture du RPI et de la fermeture de la classe unique ainsi que la référence à la commune de Saint-Martin-Belle-Roche.

Après une première réunion d'information avec les parents d'élèves mardi 7 janvier en soirée, c'est devant un parterre de près d'une cinquantaine de personnes que Sylvie Outurquin a exposé les trois raisons qui ont motivé sa décision.

Le premier élément déclencheur : en septembre 2023, lors d'une réunion organisée par la délégation départementale de l'Éducation nationale, cette dernière a révélé la situation démographique du département et fort de ce constat a annoncé sa volonté de voir disparaître les RPI dispersés et la présence d'une classe dans les communes les plus petites.

Grande fut l'inquiétude de Madame le Maire et de ses conseillers pour savoir où iront les enfants ?

« On a choisi qu'ils soient à proximité et Saint-Martin-Belle-Roche a été retenue comme commune référente », a t-elle indiqué.

 Et de poursuivre : « Le deuxième axe de notre réflexion est de proposer aux élèves de faire le CM1 et CM2 dans la même structure. Saint-Martin-Belle-Roche dispose d'une offre pédagogique importante, très riche sur le plan culturel. On voulait rester sur une commune nord de Mâcon, ce que l'on nomme le grand corridor nord où les communes sont très liées et s'entraident. Il s'agit d'une convention établie entre les deux communes. »

Enfin, la troisième raison évoquée : le gros problème de la gestion de la cantine, l'insatisfaction et l'isolement de la personne de service seule avec 22 enfants et la présence de certains parents sont sources d'une grande inquiétude pour Mme le Maire qui craint pour la sécurité de la cantinière.

Face aux réactions très vives de l'assemblée relatives au fait de na pas avoir été consultée, la première édile répond « que c'est un choix de la municipalité sur une décision forte qui n'a pas été prise de gaieté de coeur et que la population n'a pas obligation d'être consultée sur chaque décision prise en conseil municipal ».

Quant à l'argument affirmant que la mairie contribuait à la mort du village, Sylvie Outurquin rétorque que « la vie du village n'est pas l'école mais que c'est le tissu associatif très important à Charbonnières qui fait vivre le village ! ».

La personne qui assurait la cantine va conserver le même nombre d'heures (16h) et le même salaire mais sera affectée sur d'autres service au sein de la commune.

Le moyen de transport préconisé pour l'école de St Martin est le covoiturage.

Mme le Maire a précisé que les parents ont toujours le choix du lieu de la scolarité de leurs enfants.

Prochainement la municipalité lancera une consultation de la population sur la réflexion de l'avenir des locaux qui abritaient la classe et le restaurant scolaire.

Maryse Amélineau

 

 Photos © Maryse Amélineau