La tempête solaire annoncée par les autorités américaines a produit son effet dans le Mâconnais comme dans toute l'Europe dans la nuit du 10 au 11 mai.
Les aurores appartiennent à ces phénomènes qui marquent toute personne par leur caractère d'exceptionnalité ici, par leur majestuosité là.
Pour la région mâconnaise, je n'ai jamais recueilli d'autres témoignages oraux que celui de mon grand-père : vers 1930, il avait longuement remarqué des lueurs rougeâtres lorsqu'il gardait le bétail domestique en prairie de Saône.
Tandis que dans l'Arctique, les aurores (boréales) enflamment fréquemment le ciel de septembre à avril. Elles semblent danser dans des tons variant du vert au rose, ondulant rapidement et générant d'éphémères paréidolies tantôt poétiques, tantôt amusantes. Pour les Dolganes, peuple du nord de la Sibérie, les aurores proviennent de la fumée du feu que leurs ancêtres ont allumé dans leur Autre monde. Dans des récits oraux, une chanteuse âgée m'a raconté que la lumière du soleil, lorsqu'elle se reflète sur les écailles du poisson qui nage dans le ciel, donne naissance aux aurores.
Yann Borjon-Privé
Mâconnais, docteur au CNRS
© Photos Yann Borjon-Privé