Quelques jours après le blocage « soft » du syndicat majoritaire FDSEA-JA, la Coordination rurale a également fait savoir son opposition au Mercosur sous forme de banderoles. En attendant peut-être d’autres actions plus musclées…
À Mâcon, notamment au rond-point de l’Europe, comme dans d’autres villes du département, la Coordination rurale, syndicat agricole classé à droite, a affiché son désarroi.
Parmi les griefs, le loup qui « n’a pas sa place chez nous » comme l’écrit le syndicat. Thierry-James Facquer, responsable départemental, s’explique. « Au départ l’objectif était de retrouver une population de 500 loups en France. Aujourd’hui, il y en a 1 100 mais pourtant il est toujours aussi protégé. Désormais, ce sont les éleveurs qu’il faut protéger, pas le loup ! Dans certaines zones, l’élevage pourrait disparaître à cause de la prédation. Contrairement à ce que l’on croît, notre département est très impacté. Avant, il n’y avait que des loups en transit, aujourd’hui, nous avons deux loups à demeure et le nombre d’animaux tués est très élevé. Et pour mettre en place des tirs de défense, c’est très compliqué. »
Mais le sujet d’actualité, c’est bien évidemment l’accord de libre-échange Union européenne/ Mercosur, contre lequel la coordination rurale est vent debout. « D’ailleurs, il y a 200 gars de la Coordination rurale BFC qui manifestent actuellement devant le Parlement européen de Strasbourg avec nos collègues alsaciens. L’UE a une main gauche et une main droite qui ne se parlent pas. D’un côté, elle mène une politique environnementaliste qui entraîne vers la décroissance et la perte de souveraineté alimentaire, et de l’autre, elle signe des accords de libre-échange. En bio, en France certains produits sont interdits alors qu’ils sont autorisés dans d’autre pays. Ça ne peut pas fonctionner, il faut une vision globale. »
Enfin, la coordination rurale dénonce également la lourdeur administrative qui pèse sur les exploitants et les normes qui s’accumulent. « Récemment un agriculteur a été condamné pour avoir coupé des roseaux dans un pré, alors que la DDT lui avait dit qu’il avait le droit ! Il a payé une amende pour destruction de l’habitat d’oiseaux migrateurs », illustre Thierry-James Facquer
Pour l’instant, le syndicat n’a pas planifié de manifestations, « on va attendre et voir ce qu’il se passe… ». Affaire à suivre.
David Bessenay