Lancé ce matin au Vinipôle de Davayé par les professionnels, les élus et les représentants de l'Etat, le programme de R&D de trois ans doit permettre, grâce aux nouvelles technologies, d’améliorer sensiblement la détection précoce de la flavescence dorée et d’éviter sa propagation. Il en va de la survie du vignoble.
Sans doute en avez-vous entendu parler, sans forcément savoir de quoi il s’agissait… La flavescence dorée est le « nouveau » fléau qui menace la vigne, considérée par certains comme le phylloxéra du XXIème siècle. Elle est transmise par un insecte : la cicadelle qui charrie avec lui la bactérie (phytoplasme).
La profession viticole prend très au sérieux cette maladie épidémique et tâche de lutter « pied à pied », sans mauvais jeu de mots, contre celle-ci.
Elle entraîne une forte mortalité des ceps de vignes et il n’existe pas de traitement contre la maladie. On peut lutter contre son vecteur (la cicadelle) à grands coups d’insecticides, ce qui n’est évidemment pas idéal, ou arracher la vigne pour éviter la propagation de la maladie, « ce qui représente un véritable traumatisme », assure Marc Sangoy, responsable des dossiers viticoles au sein de la chambre d’agriculture 71.
Pour l’heure, le seul moyen pour contenir la maladie, c’est donc la détection précoce des symptômes, par les vignerons eux–mêmes, aidés par les organismes techniques (Vinipôle, Fredon).
Aussi, grâce à l’appui de l’Etat qui a débloqué (400 000 €), via l’intervention du député Benjamin Dirx, la profession viticole a réuni différents partenaires (l’entreprise Agaric-IG, la Fredon BFC, la Draaf, la chambre d’agriculture, le labo IMVIA de l’Institut Agro Dijon) pour avancer sur le sujet. Ils étaient réunis mardi matin autour de Benjamin Alban et Hugo Adellon, chevilles ouvrières du Vinipôle.
« On se sent dépourvu face à ce fléau, c’est très important pour le mental de se sentir soutenu », avoue Céline Poulin, viticultrice à Saint-Maurice-de-Satonnay et présidente du Vinipôle.
Concrètement, quel est l’objectif ? Mettre en place des détections automatisées pour pallier l’essoufflement des vignerons, grâce à des caméras embarquées ou en vol (drônes, ULM). Cela permettrait d’intensifier de manière conséquente les prospections, de détecter rapidement les ceps malades et de les arracher avant qu'ils propagent la maladie autour d'eux.
« Il n’y a aucun verrou technologique » estiment les enseignants-chercheurs d’Agro Dijon, spécialistes de l’imagerie dans le domaine agricole.
« On va changer d’époque, de dimension, c’est un projet porteur d’espoir, qui dépasse les limites de notre territoire », conclut le Préfet Yves Séguy.
Les partenaires se réuniront 2 à 3 fois par an pour partager leurs avancées.
David Bessenay
Jérôme Chevalier (union des producteurs des vins de Mâcon), aux côté du président de la chambre d’agriculture Bernard Lacour, a rappelé la genèse du projet, lors du salon Vinequip en mars dernier.
Benjamin Alban (debout), responsable du service vigne & vin à la chambre d'agriculture, a dirigé cette réunion de lancement du projet Flav'tech
La société mâconnaise Algaric-IG (spécialiste des systèmes d'information géographique) est partie prenante dans le projet.