L'association « Femme Aujourd'hui en Bourgogne » (FAB) avait invité ce lundi 7 avril au Moulin du Gastronome le Dr Jean-Claude Villon du Rotary pour présenter, devant une trentaine de convives, une conférence sur la médecine humanitaire.
Le Dr Villon a oeuvré pendant 40 ans comme ophtalmologue à Mâcon et ses missions humanitaires ont débuté en 1985. Il est revenu sur son parcours.
Pourquoi la médecine humanitaire ?
Très jeune, il lisait beaucoup, toujours attiré par des livres d'aventures comme ceux de Jules Verne et de Cronin. Il a donc choisi médecine plutôt que polytechnique au grand désarroi de son père. Externe à l'hôpital Édouard Herriot de Lyon, il a assisté à une opération chirurgicale en ophtalmologie qui l'a complètement subjugué. Ça a été le déclic ! Le jeune étudiant avait trouvé sa spécialisation : « Je serai ophtalmologue chirurgical.»
Le jeune médecin voulait partir en Guadeloupe mais son épouse Catherine tombe enceinte. Il est donc resté en France et le couple s'est installé à Mâcon en 1976.
Sa première mission humanitaire débute au Burkina Fasso il y a 40 ans. Il était basé au Nord à la frontière avec le Niger.
« À Mâcon, j'étais entouré de mes internes qui me remplaçaient quand je partais en mission », confie-t-il.
Puis, membre de plusieurs ONG d'ophtalmologie, il enchaîne des missions un peu partout dans le monde. Quelques missions programmées à St Pierre et Miquelon, qu'il a beaucoup aimées, Wallis, Mayotte et depuis 20 ans en Asie, Cambodge, Vietnam, Mongolie sans oublier Madagascar et l'Amérique du Sud, la Bolivie notamment.
« Faire de la médecine humanitaire c'est faire de la médecine pour l'humanité, c'est aider des gens qui n'ont pas accès aux soins essentiels. », explique-t-il.
Il pratique des opérations de la cataracte (l'opération la plus commune) et des tumeurs à l'oeil.
Et surtout il assure le compagnonnage sur place. Ils forment des médecins pour qu'à leur tour, ils puissent opérer.
À 81 ans, le Dr Villon continue de sillonner le monde pour opérer et former à la chirurgie ophtalmologique. Prochainement , il va partir seul en Mongolie pour former des gens. Et dans 15 jours, il s'envole pour le Gabon.
Une mission humanitaire requiert une logistique importante, une équipe de 4 à 5 infirmiers de bloc et du matériel.
« Il faut être adaptable, ne pas avoir peur, ne pas se faire de souci et surtout se débrouiller. »
Il a ponctué son intervention d'anecdotes émouvantes, comme cette jeune femme au Gabon, mère de 3 enfants qui grâce à l'opération a pu voir ses enfants pour la toute première fois.
Puis, le conférencier a illustré son propos en présentant deux documentaires qu'il a réalisés, l'un sur une de ses missions programmées au Cambodge, l'autre sur une mission de reconnaissance en Bolivie.
Le Dr Villon a conclu sur ces mots : « Je suis vraiment heureux de ma vie, de ce que j'ai fait. J'ai vécu de grands moments de fraternité très émouvants, une vie que j'ai adorée. J'ai fait le bon choix, mon épouse, Mâcon et la médecine humanitaire. »
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau
Véronique Frédéric Moreau
Avec la Présidente de FAB