Réunis cet après-midi à la cité administrative, siège de l'Inspection académique, ils sont venus dire à la direction des services de l'Education nationale combien la suppression d'un poste d'enseignant en IME est préjudiciable aux élèves. « Un prof en moins dans une IME à l'heure où l'on vante, à juste titre, l'école inclusive, ce n'est ni cohérent ni acceptable » ont exprimé d'une seule voix les délégués syndicaux CFDT et CGT.
« Nous ne sommes pas profs et nous n'avons pas vocation à compenser la perte d'un enseignant spécialement formé pour travailler dans un IME. Nous sommes éducateurs et éducatrices spécialisés, des psychologues sont là aussi. Notre métier est différent, nous ne faisons pas de scolaire. La pédagogie est le métier que nous défendons aujourd'hui pour les enfants que nous accueillons en IME, qui ont besoin de nous tous, avec nos compétences différentes. »
Par ailleurs, les délégués syndicaux l'affirment : pas de baisse d'effectifs d'élèves dans les IME de Buxy et Cruzilles, donc aucune raison de supprimer un poste, sinon par logique purement comptable.
« Une suppression de poste était envisagée aussi à l'IME de Cruzilles. Aux dernières nouvelles, cette suppression n'est plus à l'ordre du jour. En revanche, elle l'est toujours à Buxy. Nous venons donc rappelé à l'administration ses engagements pour l'école inclusive et les moyens nécessaires qu'il faut pour la réaliser effectivement. »
Les deux délégués ont été reçus à l'inspection académique : « Nous avons dit les choses. Avons-nous été entendus ? Nous aurons la réponse la semaine prochaine. L'inspection a reconnu qu'il n'y avait pas de baisse d'effectif d'élèves mais qu'il y avait des projets de création de poste ailleurs, sans préciser où. Ils s'accordent un temps de réflexion. »
Rodolphe Bretin
Déclaration commune CFDT CGT :
Ces dernières années sur le Pôle handicap enfant de la Mutualité Française de Saône et Loire et plus spécifiquement les établissements de Buxy et Cruzille, de nombreuses fermetures de postes d’enseignants ont été imposées par l’Education Nationale.
L’Education Nationale supprime les postes d’enseignants et, pour pallier les manques, les établissements doivent recruter à leur charge des personnes non formées, non enseignantes.
Ces fermetures à répétition dégradent non seulement les conditions d’enseignement mais aussi les conditions éducatives des enfants. En effet, moins d’enseignants entraîne la nécessité pour les personnels de l’éducatif d’intervenir dans le domaine pédagogique qui ne relève pas de notre compétence. C’est donc vers une dégradation de l’accueil des enfants et vers une dégradation des conditions de travail des salariés que nous nous dirigeons.
Nous craignons également que cette évolution défavorable à la qualité de l’enseignement dispensé ne provoque une désaffection des dispositifs d’enseignements existants et ne provoque des départs des professionnels en poste.
Il est important de noter que depuis plusieurs années, nous avons développé l’inclusion et l’externalisation en réponse à la commande publique pour couvrir l’ensemble des situations des jeunes accompagnés par l’ensemble de nos services répondant aux besoins des enfants et aux attentes de leurs parents.
Cette décision est donc particulièrement dommageable au développement des parcours inclusifs de ces élèves en situation de handicap.
De fait nous alertons les autorités administratives, politiques, les médias afin que les enfants en situation de handicap soient scolarisés dans des conditions satisfaisantes et afin que les personnels, dépendant de l’Education Nationale ou de la MFSL soient eux aussi respectés.
Nous continuons à plaider pour la défense de l’enseignement spécialisé et adapté Nous nous remettrons donc en grève, s’il le faut, afin que nous puissions être écoutés, entendus par les autorités compétentes et obtenir ainsi le maintien des postes d’enseignants de nos établissements.
Ils sont venus défendre l'école pour tous