Actualisé à 16h00 le 30 janvier : Une délégation a pu visiter l'entrepôt de Carrefour supply chain.
Ils sont indépendants et fiers de l'être ! Mais ils voudraient que les règles du jeu économique soient un peu plus en leur faveur et un peu moins en faveur de celles et ceux qui profitent (dans tous les sens du terme) de l'industrie agro-alimentaire, qu'ils puissent simplement vivre de leur travail. Ils déplorent les conflits d'intérêt qui peuvent exister entre certains dirigeants syndicaux et de grands groupes logistiques...
« La FNSEA, on n'a rien contre mais quand même... l'on sait que le trésorier du syndicat est aussi actionnaire de STEF. Donc on se pose des questions quant à l'aboutissement du mouvement. Ses intérêts ne sont pas tout à fait les mêmes que les nôtres. Bien sûr certains d'entre nous sont syndiqués FDSEA, mais pour le coup, c'est plus par intérêt que par conviction, malheureusement. Il faut savoir aussi que la FNSEA, c'est 25 % des agriculteurs. Certes, elle est majoritaire, mais représentative que de 25 % de la profession... »
Quoi qu'il en soit, ces éleveurs sont bel et bien dans le mouvement et les annonces du Premier ministre ne les ont pas satisfaits du tout : « Ça représente 1 000 € de gain sur le chiffre d'affaires annuel, ce n'est vraiment pas grand chose, ça ne change pas nos vies d'agriculteurs. Attal n'a rien annoncé sur la fiscalité. » « Nous vivons trop de subventions. On aimerait que se soit autrement » terminent-ils.
À Sennecé-les-Mâcon, c'est précisément le groupe STEF, basé à coté de Carrefour supply chain, qui est visé. STEF est leader européen de la supply chain alimentaire. Depuis 11h ce matin, les éleveurs stoppent les camions afin d'en vérifier le chargement pour débusquer les produits étrangers. Et ils en trouvent : poisson norvégien, pizza polonaise... également des produits surgelés et plats cuisinés dont la provenance n'est pas indiquée, ce qui sème le doute.
Comme leurs collègues de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs qui ont pris place sur l'autoroute A6 à Tournus, ils vont poursuivre leurs contrôles des chargements toute la soirée, la nuit et demain matin.
Rodolphe Bretin
Actualisé à 16h00 le 30 janvier
Le contrôle des chargements se poursuit, mais les camions n'arrivent plus... « le groupe STEF a ré-orienté les camions compte tenu du blocage » indique un manifestant. Un fait annonciateur de quelques pénuries dans les magasins.
Une délégation de quatre manifestants a pu visiter l'entrepôt de Carrefour supply chain avec un membre de la direction. Les visiteurs ont constaté, entre autres, que de très nombreux fruits et légumes proviennent de l'étranger. « Compte tenu de la saison, on peut le comprendre. En revanche, nous avons encore vu beaucoup de produits transformés dont la provenance n'est pas indiquée. »
Les manifestants laissent repartir rapidement les camions pleins pour que les denrées périssables soient livrées dans les magasins dans les temps.
Ils ont aussi eu la visite d'un huissier de justice, mais le blocage se poursuit.
Tracteurs postés devant l'entrée des supply chain Carrefour et STEF
Partager le gâteau, rendez-nous la marge