Reçu à la préfecture, le ministre de l'Intérieur a annoncé le versement de deux millions d’euros par l’État pour la réhabilitation du commissariat de Mâcon, et a signé une convention avec le Département pour la rénovation d’au moins huit casernes de gendarmerie.
Gérald Darmanin va finir par connaître Mâcon comme sa poche... « C’est déjà ma troisième visite. Rassurez-vous Monsieur le Maire, je ne vais pas briguer votre place », a-t-il d’abord plaisanté, avenant, prenant le temps de saluer les collaborateurs. D’aucuns diraient, l’attitude d’un homme en campagne. Mais il a balayé d’un revers de main toute allusion à 2027 pour rester focalisé sur les motifs de sa visite, et de tenir un discours sécuritaire, ferme envers les délinquants et plein de gratitude envers les forces de l’ordre, extrêmement sollicitées ces derniers mois.
Le maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, a rappelé en préambule que sa ville avait été particulièrement meurtrie par les émeutes du début d’été. « Et s’il fait bon vivre à Mâcon, ça n’empêche pas des petites et grandes incivilités. Bien sûr, il y a quartiers sensibles, de la pauvreté mais cela n’excuse pas les actes inqualifiables. Heureusement que les forces de l’ordre ont évité le pire. On a vu des commerces et une école détruits. À cause des émeutiers. 96 enfants reprendront les cours répartis dans d’autres écoles. » Avant de souligner les efforts de la ville pour la sécurité, notamment en matière de vidéo protection, mais de regretter le manque de moyens.
Des moyens que l’État a toutefois décidé d’augmenter. Le ministre de l’Intérieur est venu confirmer l’engagement de l’État à hauteur de deux millions d’euros pour contribuer à la rénovation et l’agrandissement du commissariat de la ville « nécessaires pour que le public soit bien accueilli et pour faire face à l’augmentation des effectifs de police nationale (+ 30 % en 5 ans). J’espère que les travaux débuteront rapidement. J’ai bien l’intention de venir faire l’inauguration. »
Le Département veut rendre les casernes attractives aux gendarmes et à leur famille
Le président du Département, André Accary, a rappelé l’engagement exceptionnel de la collectivité pour la rénovation de 8 casernes, en attendant peut-être plus, « afin de renforcer l’attractivité » de ces dernières. « C’est une première en France »,
Le Département dépensera pour ce faire 35 à 45 M d’euros jusqu’en 2029, à raison de 2 à 3 casernes rénovées par an. Les huit casernes concernées sont : Bourbon-Lancy, Cluny, Cuisery, Saint-Gengoux-le-National, Saint-Germain-du-Plain, Montchanin, Ciel et Saint-Martin-en-Bresse.
Gérald Darmanin, en a profité pour rappeler une promesse présidentielle : la création de 200 gendarmeries supplémentaires en France, « et donc 2 ou 3 sur votre département », sans en dire plus. « C’est le président Macron qui dévoilera la carte ». Des casernes en plus et donc des effectifs augmentés pour renforcer la sécurité qui reste selon les enquêtes d’opinion, l’une des préoccupations majeures des Français.
Retour sur les émeutes
Le ministre est revenu sur le triste bilan des émeutes, 2 600 bâtiments détruits en 5 jours, fustigeant ce déferlement de violence. « Ce ne sont pourtant que quelques dizaines d’individus dont les deux tiers sont mineurs. » Et de se féliciter du travail des forces de l’ordre qui ont permis de nombreuses interpellations qui se traduisent aujourd’hui par des condamnations.
Les forces de l’ordre sont arrivées en tant qu’urgentistes. On peut toujours discuter de la manière dont elles font leur travail, mais il faut se poser les bonnes questions : est-ce que l’Éducation nationale, est-ce que les parents ont bien fait leur travail pour en arriver là ? »
Vraisemblablement, les questions sécuritaires prendront beaucoup de place dans l’agenda politique des prochains mois.
En Savoie, la piste du féminicide
Interrogé sur l’assassinat d’une policière en Savoie ce jour même, Gérald Darmanin a qualifié cet acte « d’ignoble » et précisé que la piste était celle d’une féminicide et que le meurtre n’avait donc pas de rapport avec son statut de policier. Pour autant, d’importants moyens ont été déployés (4 hélicoptères) pour rechercher l’auteur présumé qui n’est autre que l’ancien compagnon de la victime.