Sylvain Robin a décidé d’alerter notre rédaction sur les conditions dans laquelle sa mère est traitée à l’EHPAD Héritan à Mâcon en cette période de canicule. Le directeur de l’établissement s’explique.
« Ma mère de 103 ans est résidente à l’EHPAD Héritan. La situation est critique avec des températures de 32 degrés dans les chambres. On laisse crever nos anciens ! » C’est par ce cri du cœur que Sylvain Robin nous a alertés. Effectivement, il n’y a pas de climatisation dans les chambres, et le système de ventilation dysfonctionne (il a été réparé depuis, suite au mécontentement des familles).
L’Héritan (établissement public dont le CA est présidé par un élu du Conseil départemental) accueille une centaine de résidents sur deux niveaux. Son directeur Hervé Goujon a répondu à nos interrogations sans se défausser : « Oui, la situation est difficile, surtout au 1er étage, plus exposé au soleil. Nous avons une salle rafraichie, même si elle n’est pas assez grande et qu’elle oblige à déplacer les résidents. Nous avons quelques clim’ mobiles mais seulement pour les résidents les plus fragiles. Je comprends que pour les familles, tout cela ne soit pas suffisant. »
L’établissement prend les mesures de bon sens recommandées (ouverture la nuit, calfeutrage la journée) et le personnel ne ménage pas sa peine mais cela ne suffit pas en cas de grosses chaleurs, « d’autant que certains résidents ne supportent pas de vivre dans la pénombre et ouvrent », précise le directeur.
La question alors se pose de l’adaptation de ce bâtiment au contexte climatique d’aujourd’hui et de demain. « Le bâtiment date de 25 ans, à une époque où les préoccupations n’étaient pas les mêmes. » Pour autant, la situation n’est pas idéale non plus dans les constructions récentes. « Le Département a fait construire un Ehpad à Viré il y a 3 ans, établissement dont j’ai également la charge. La clim’ n’a pas été installée dans les chambres non plus pour des raisons écologiques. Et on a toujours tendance à faire des établissements très lumineux, or les baies vitrées sont difficiles à protéger de la chaleur. »
Autant d’explications qui ne risquent pas de suffire à calmer l’inquiétude des familles qui attendent que les moyens nécessaires soient mis pour assurer un confort convenable aux résidents.
Recueilli par David Bessenay