ALa moitié de l'effectif est en grève ce mardi 20 juin. En cause, « la restructuration qui commence aujourd'hui » indique les syndicalistes. À lire aussi, la réaction du directeur du site. ACTUALISÉ jeudi soir : la grève a été reconduite par débrayages. ACTUALISÉ le 27 juin : la grève a pris fin le 26 au matin.
« Tous les deux ans, on y a droit, et c'est toujours en défaveur des salarié.e.s. Le management tel qu'il est pratiqué est devenu inhumain. Tout est calculé et tout est fait en fonction d'objectifs de rentabilité. Et sans consulter qui que ce soit. Le mépris règne en maître. »
Et pourtant, ils et elles sont unanimes : les facteurs et factrices aiment leur métier. Ils veulent bien bosser, entendez dans de bonnes conditions, avec un minimum de reconnaissance.
Or, celle-ci n'est pas au rendez-vous. 1 500 € par mois après 30 ans d'ancienneté pour Catherine, après 23 ans d'ancienneté pour Laëtitia, 1 400 € après 20 ans de boîte pour Fabrice... Déborah, embauchée au 1er décembre, est déjà 1 500 € par mois... elle est en grève elle aussi, par solidarité.
Catherine travaille de 5h à 11h22. Avec le nouveau changement, elle risque de passer à 5h30-11h42, donc une perte de ½ heure en heure de nuit. « Et l'on va me demander de faire un samedi de plus pour compenser ! On était à un samedi sur deux non travaillé et l'on veut nous faire travailler dorénavant deux samedis sur trois... »
« Il y a une forte probabilité que des postes soient supprimés » selon Fabrice. « L'organisation est très complexe, ce qui leur permet de faire ce qu'ils veulent. Il y a d'ailleurs beaucoup d'intérimaires, ce qui leur facilite la tâche. »
Petits salaires, restructuration, absence de dialogue avec la direction... la coupe est pleine ce mardi. Le piquet de grève s'est mis en place dès 8h. Les grévistes attendaient que le directeur du site les reçoive pour faire part de leur demande de prime exceptionnelle : 500 € par agent.
Thierry Dut, directeur du site, a bien voulu nous accorder quelques minutes pour évoquer cette grève : « Elle concerne 50 % de l'effectif. Il y a un passé de mouvement ici à Mâcon, je ne suis donc pas surpris. En même temps, je les comprends, mais je n'ai pas de marge de manœuvre. La grille des salaires est nationale, je n'ai pas la main.
Tous les deux ans, il y a nécessité de réorganiser pour accompagner la baisse d'activité. Entre 2008 et 2023, le chiffre d'affaires de La Poste a été divisé par trois, passant en gros de 18 milliards à 6 milliards d'€.
Par ailleurs, il y a possibilité pour les salariés de changer d'horaires car il y a plusieurs postes avec des horaires différents. »
Quant à la prime demandée par les grévistes, Thierry Dut a dit ne pas être au courant. « Je les ai rencontrés jeudi dernier. S'ils veulent me voir aujourd'hui, ils peuvent faire une demande. »
Les grévistes préféreraient que le directeur vienne à leur rencontre...
À suivre
Rodolphe Bretin
Actualisé : La grève est reconduite ce mercredi. Une délégation rencontrera la direction en début d'après-midi.
Actualisé jeudi soir : Une délégation a été reçue par la direction, accompagnée de la direction régionale, mercredi après-midi. Les négociations ont duré 2h. Une prime devrait être accordée, dont le montant n'a pas été précisé. Les agents ont reconduit la grève sur le principe du débrayage d'une heure ce jeudi.
Actualisé mardi 27 juin : Le mouvement a pris fin lundi matin, les grévistes ayant obtenu satisfaction quant à leur demande de prime et d'ajustements concernant le service.