Toutes les photos de cette manifestation monstre. À lire aussi, l'intervention intégrale de l'intersyndicale
Le rassemblement du 1er Mai orchestré par l'intersyndicale est un succès incontestable. Au plus fort de la manifestation, près de 5 000 personnes ont battu le pavé (2 000) selon la police) de l'esplanade Lamartine à la cité administrative. Au départ, le cortège s'étendait de l'esplanade au pont St-Laurent.
La manifestation s'est terminée à nouveau sur l'esplanade pour l'intervention de l'intersyndicale et un apéritif géant.
Rendez-vous a d'ores-et-déjà été donné mercredi prochain pour la suite du mouvement.
R.B.
L'intervention de l'intersyndicale
CGT-CFDT-FSU-FO-Solidaires
Chères et chers camarades,
Merci à vous d’être là, nombreuses et nombreux pour ce 1er mai ! Vous l’attendiez, nous l’attendions, de pied ferme. Car ce 1er mai a une saveur particulière.
Comme tous les 1er mai, cette journée est celle de la solidarité ouvrière entre les travailleuses et travailleurs du monde entier. Ici comme dans de nombreux pays, des manifestations sont organisées. Cette date est le symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.
Mais cette année, c’est aussi une journée historique. Historique par son caractère unitaire pour obtenir le retrait de la réforme des retraites !
Notre premier mai est en plein cœur d’une lutte contre l’allongement de durée de cotisation pour la retraite et le report de deux ans du départ légal pour le porter à 64 ans.
Nous pouvons nous féliciter de voir une mobilisation historique, ayant réunie sur certaine date, jusqu’à 7000 personnes sur le Mâconnais. Pour l’heure elle n’est pas victorieuse, face à un président Macron et un gouvernement Borne, sourd aux revendications des organisations syndicales et du peuple dans la rue.
Cette lutte n’est pas terminée, les salarié·es, les jeunes, les retraité·es continue de mettre la pression sur Macron et ses ministres à chaque fois qu’ils ou elles se déplacent. Les forces politiques de gauche travaillent pour contrer de manière législative le déni de démocratie qui sévit dans le pays entre autre par l’utilisation du 49.3, en effet, celui-ci n’étant que l’aboutissement d’un parcours parlementaire tronqué. Jamais l’Assemblée nationale n’a voté cette loi. Le Sénat n’en a voté qu’une partie après le recours par le gouvernement au vote bloqué !
Et passer en force ne lui suffit pas, le Président s’entête, malgré le divorce complet avec l’opinion, la majorité de la population, l’intersyndicale, et malgré l’absence de majorité au Parlement.
A chaque fois, les interventions du Président ont mis de l’huile sur le feu. Arrogant, méprisant à l’égard de l’intersyndicale et de l’ensemble de la population.
Il voudrait tourner la page. En cent jours. Comme l’Empereur Napoléon Premier. Mais la référence est malheureuse, au bout de 100 jours, il y eut Waterloo, l’abdication et l’exil sur l’Ile de Saint Hélène.
Le cadre annoncé et les mots utilisés notamment lors de son intervention du 17 avril sont inacceptables. La mobilisation d’aujourd’hui en est la démonstration ! Il y a notamment la relance du grand sketch du Conseil National de la Refondation, auquel nous n’avons pas participé. Et le « pacte de vie au travail », qui est certainement une nouvelle tentative de diviser l’intersyndicale.
Car en même temps que les retraites, les reculs sociaux continuent ! Sur les règles du CDD, sur l’assurance chômage, sur les minimas sociaux et le RSA en particulier, bientôt conditionné à la reprise de quelques heures d’activité !
72 % de la population et 94% des actif·ives rejetaient cette réforme, mais malgré une très large intersyndicale unie dès le début et encore aujourd’hui, l’ensemble des salari·es non pas réussit à bloquer les productions et les administrations. Après 12 journées de pertes de salaire minimum, représentant jusqu’à deux semaines de travail en heure cumulée pour certains et bien plus encore pour d’autres, nous ne devons pas baisser les bras ou devenir résigné·es face à un président et gouvernement droit dans ses bottes et arrogant à chaque prise de parole.
La colère est là, le mouvement a fragilisé le pouvoir politique, nous avons la responsabilité de le poursuivre, nous sommes dans la même situation que pour la loi sur le CPE de 2006, c’est pourquoi nous pouvons dire haut et fort que rien n’est perdu. Oui, Macron, ce n’est pas fini, nous ne lâcherons rien. Suite à l’intersyndicale nationale de ce soir, l’intersyndicale locale se réunira demain et les modalités de la suite du mouvement vous serons données rapidement.
Alors continuons à nous battre toutes et tous ensemble pour le retrait pur et simple de cette loi injuste et brutale. Nous ne lâcherons rien !!!
Et c’est pour cela que nous pouvons d’ores et déjà vous donner RDV le mercredi 3 mai à 16h30 à la maison des syndicats pour une action surprise.
© Photos Rodolphe Bretin