Mère d'Imad Ibn Ziaten, militaire assassiné à Toulouse par le terroriste Mohammed Merah en 2012, elle fonde à la suite de ce drame l'association « IMAD pour la Jeunesse et la Paix ». Elle est venue témoigner de son combat mercredi matin devant les élèves de 4ème et un groupe de 3ème du dispositif optim - cordées de la réussite.
Latifa, le cœur au combat, c'est le titre du documentaire qui était diffusé aux élèves mercredi matin avant une rencontre avec celle qu'on appelle Mère courage, chevalière de la Légion d'honneur en 2015, arrivée en France à 17 ans.
Depuis 2012, elle parcours la France et le monde pour délivrer un message de paix, de respect et d'ouverture aux autres dans tous les établissements qui en font la demande.
Le collège St-Exupéry avait fait la demande en 2017 !... La liste d'attente est longue pour espérer recevoir cette dame meurtrie et humiliée par la mort de son fils avec lequel elle entretenait une relation fusionnelle − « ma moitié est partie aujourd'hui » − et très impliquée dans le combat contre le fanatisme religieux et l'intolérance. « L'islam, c'est une foi... » a-t'elle dit devant 220 élèves rassemblés devant elle, « ...ce n'est pas une nationalité, ni une identité. » Voilà qui était posé clairement.
Elle entamait son intervention par une grande leçon reçue de sa grand-mère : « "Regarde les gens dans les yeux et garde le sourire." Cette phrase m'a accompagnée toute ma vie et m'a permis de surmonter la souffrance de la perte de mon fils Imad. »
Meurtrie par cette perte immense, elle ne connait pourtant pas la haine et a répondu à une des questions de l'assistance :
« Je suis là devant vous pour vous prévenir. Partout où je vais je préviens la jeunesse. Beaucoup de jeunes se laissent influencer et embrigader sur les réseaux sociaux et partent en Syrie, à 14 ans parfois, par fragilité ! C'est dramatique.
Vous devez pousser les barrières, être ouverts, avoir du respect pour la différence. C'est cela le Vivre ensemble, la mixité est votre force ici, et partout. »
Quant à Mohamed Merah, elle a parlé d'« un homme perdu, un monstre. Il n'avait pas compris la vie. » Tout est dit.
Rodolphe Bretin
Accueillie par le principal David Sivignon
Une rencontre préparée par l'équipe d'encadrement, l'équipe pédagogique et éducative
dans le cadre du parcours citoyen et des cordées de la réussite