Dans le cadre d'un projet pédagogique sur l'esclavage et les origines du jazz aux États-Unis destiné aux élèves de seconde du lycée Cassin, quatre professeur.e.s d'anglais, organisateurs, ont emmené leurs élèves au Crescent jazz club ce lundi.
Le bassiste Greg Theveniau les a accueilli pour leur parler des origines du jazz et de son évolution jusqu'à notre époque.
Greg fait partie du Collectif Crescent. Il a enregistré une trentaine d'albums autour du jazz et des musiques actuelles improvisées. Il joue et enregistre en France et à l'étranger. Et Depuis septembre, il a donné une série de conférences au Crescent qu'il a baptisée : « Jazz pour les nuls » où il retrace avec passion l'histoire du jazz.
Ce projet pédagogique permet d'établir un parallèle entre l'anglais, l'histoire et le jazz.
« Cette conférence concerne 170 élèves de seconde en deux vagues. Ce matin, nous avons accompagné 60 élèves et cet après-midi, 110. Les élèves vont travailler sur des textes et réaliser deux affiches, l'une pour le Crescent et l'autre pour le CDI. Ils seront évalués sur cette réalisation. À l'issue de la conférence, ils auront un quiz en anglais », a indiqué Yvonne Maggiocchi, professeure d'anglais.
Le conférencier a commencé en retraçant les débuts de l'esclavage en Angola, en parlant des prémices du jazz au XVIème siècle. Pour remonter le fil du temps jusqu'aux war songs en passant par les négro spirituals, les premiers blues (1920), les gospels, le jazz de la Nouvelle Orléans, le swing des années 30 et un parallèle en France avec le jazz manouche. Arrive le bebop fin des années 40, début des années 50, puis le hard bop (fin des années 50), le jazz modal (début des années 60), le free jazz (60, 70), puis le jazz funk, les déclinaison latines, le jazz fusion, électrique pour terminer avec le jazz hip hop.
« Le jazz remonte à une bonne centaine d'années mais il est difficile de donner une date précise étant donné, qu'il n'existait pas d'enregistrement. Le tout premier enregistrement remonte à 1870. Il y avait des prémices dès le XVIème siècle, avec les chants des esclaves dans les champs de coton...Le jazz a toujours été une musique militante... Je veux passer un message notamment dans le fait qu'il y a plein de mouvements musicaux qui ont été initiés par des femmes et ça, l'histoire l'a totalement occulté. Le 1er enregistrement d'un disque de blues a été réalisé par une femme, Mamie Smith, en 1920 ! Beaucoup de femmes ont marqué l'histoire, notamment de la musique », a expliqué le musicien.
M.A.
Photos © Maryse Amélineau