Le quartier des Saugeraies a été le théâtre d’importantes violences urbaines dans la nuit du 19 au 20 avril.
Mercredi soir, plusieurs véhicules ont été incendiés et les forces de l’ordre ainsi qu’une quinzaine de pompiers ont dû intervenir dès 22 heures et jusqu’à plus d’une heure du matin en différents points des Saugeraies, dans les rues Louise Michel, des États-Unis et près de la résidence Azur (rue de Sancé). Des affrontements directs ont eu lieu près du centre E.Leclerc entre un groupe de jeunes et des fonctionnaires de police, nécessitant l’usage de LBD (Lanceur de balles de défense) et de lacrymogène. Aucun blessé n’est à déplorer dans les rangs des forces de l’ordre qui n’ont toutefois procédé à aucune interpellation.
Cette flambée de violence dans le nord de la ville pourrait être liée à l’arrestation, plus tôt dans l’après-midi, d’un jeune conducteur du quartier, sans permis, qui avait pris la fuite et entraîné une course-poursuite avec la police qui s’est terminée par un accident et une vertèbre brisée pour le fuyard. Prudente, le Commandant Magalie Perrin refuse néanmoins de confirmer le lien de cause à effet entre les deux événements.
« On a peur »
Une enquête est en cours mais elle s’annonce, comme souvent en pareil cas, difficile. Les patrouilles dans le quartier seront évidemment renforcées dans les nuits qui viennent prévient la police. « Cet épisode de violence urbaine est relativement inhabituel dans notre département, on peut comprendre que les habitants soient choqués », estime Magalie Perrin.
Ce n’est pourtant pas le sentiment des habitants du quartier qui haussent les épaules par habitude et par dépit quand on les interroge sur ces faits. Il y a quelques jours, macon-infos recevait un message d’une habitante, excédée par les dégradations et les insultes.
Si les carcasses des voitures brûlées ont rapidement été évacuées, la crainte demeure. « On a peur », résume un résident avant d’égrener une liste d’incivilités et de violences qui se sont déroulées dans le quartier ces dernières années et pointant l'impuissance de la police. « On se sent complètement abandonné par les autorités », poursuit un autre, qui partage avec ses voisins un même réflexe, celui de surveiller d’un œil par la fenêtre, le soir venu, sa voiture sur le parking en espérant qu’elle ne soit pas un jour la proie des flammes.