Entre 300 selon la police et 500 pour l'intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU, mobilisation plus faible et non comparable à celle d'hier dans les rues de Mâcon. Tout est toutefois relatif avec l'annonce de la manifestation de ce samedi qui pourrait égaler celle de mardi et même la dépasser.
Et de 7 ! En ce mercredi 8 mars, septième journée de mobilisation avec moins de monde, beaucoup moins certes, mais rien d'étonnant pour l'intersyndicale de Mâcon et sa région. Journées de grève cumulées au milieu de la flambée des prix des énergies et de l'alimentation, chacun syndicat s'attendait à cette décroissance et tous se relèvent les manches pour préparer la manifestation de ce samedi annoncée au niveau national dès hier soir.
Aujourd'hui, journée internationale de lutte pour les droits des femmes ! Le cortège se voulait de marquer cette journée, la banderole “Femmes Solidaires” bien en vue ! Prises de paroles consacrées à la place des femmes dans la société, bilan plus que négatif sur bien des plans …
Pauvreté, Précarité, Inflation
Femmes solidaires décrète l’ETAT D’URGENCE
Chaque année, fort de son expérience dans toutes les régions de France, Femmes solidaires dénonce les inégalités territoriales persistantes et la féminisation de la pauvreté. Les femmes témoignent, dans nos permanences et lors de nos rencontres, de leurs difficultés, leur stress, leur inquiétude. Considérée principalement sous l’angle de la privation économique, la pauvreté est aussi matérielle et sociale (logement, santé, accès à internet, loisirs, vacances, etc) et les femmes en sont les premières victimes : le taux de pauvreté des femmes s’élève à 15,2 % contre 14,3 % pour les hommes. C’est vrai nous avons la sensation de nous répéter, pourtant aucune mesure n’est prise pour enrayer la pauvreté des femmes.
Les vagues d’austérité successives, la crise sanitaire de la COVID 19, la guerre en Ukraine, l’augmentation des prix alimentaire de 11,8 %, ceux de l’énergie de près de 20 %, rendent toujours plus difficile se nourrir, se chauffer, s’éclairer. Ces difficultés s’inscrivent dans la réalité de notre société : tout le monde n’est pas protégé pour y faire face. Et les femmes sont particulièrement impactées.
L’évolution des politiques publiques n’est pas favorable à l’égalité et les causes de la féminisation de la pauvreté sont majoritairement le résultat des inégalités professionnelles qui se cumulent tout au long de leur vie et d’un système capitaliste qui aggrave le cycle de leur précarité. Aucune réforme n’a éliminé les inégalités salariales, ni les temps partiels imposés, les interruptions de carrière pour élever les enfants et autres aléas de la vie. Aucune mesure coercitive pour les entreprises n’est prise puisque les femmes touchent encore 22 % de moins que les hommes, 78 % des temps partiels sont imposés par les employeurs sous forme de contrats modulables et elles occupent 70 % des emplois en CDD et intérims. Nous en avons assez des bons sentiments.
La réforme des retraites traduit les choix de notre société, particulièrement indignes. Les retraites des femmes sont inférieures de près de 40 %, plus de la moitié des femmes retraitées touchent une pension inférieure à 900 euros. Et le gouvernement leur demande de travailler plus longtemps encore. La triple peine : temps partiel imposé, carrière hachée, pension diminuée ou carrière allongée. La réforme des retraites est la goutte d’eau qui fait déborder le vase des inégalités professionnelles.
L’isolement et pauvreté se conjuguent et sont aggravées par les inégalités territoriales qui prennent des aspects particuliers pour les femmes : désengagement de l’Etat en termes de services publics de la petite-enfance, de l’éducation, de la santé, des transports... Elles se privent de soins pour faire face aux dépenses pour leurs enfants. De plus, l’éloignement des structures médicales, les déserts médicaux impliquent des déplacements hors de la zone de résidence qui engendrent un coût pour leur budget, ce qui dégrade encore leur santé. En outre, les aides financières trop complexes à obtenir rendent également compliqué l'accès aux soins. Rappelons qu’un tiers des bénéficiaires potentiel.le.s de la CSS (ex-CMU-C) ne la demande pas.
Notre mobilisation nationale contre la féminisation de la pauvreté est un combat social et féministe pour l’égalité et la dignité des femmes. L’indépendance financière des femmes est l’une des clés de l’émancipation et de la justice sociale.
Selon le FMI lui-même, l’égalité femmes-hommes augmenterait la croissance à moyen et long terme des pays en améliorant les perspectives économiques des femmes.
Femmes solidaires lance une grande campagne pour dénoncer la pauvreté des femmes. Des actions pour rendre visible et donner confiance aux femmes : conquérir une image publique qui rende leur dignité aux femmes et participe à faire progresser leurs droits. Pendant ce printemps de la révolte sociale, nous allons encourager les femmes à s’exprimer sur leur situation par le biais de cartes témoignages. Il est temps de libérer la parole sur une des violences sexistes trop souvent restée sous silence : la pauvreté des femmes.
Paroles données aux représentants de l'intersyndicale ainsi qu'à une jeune lycéenne de Cluny, temps de paroles partagé et éloquent :
Les organisations syndicales dénoncent une réforme des retraites qui va à l’encontre des intérêts des salariés et notamment des femmes. « Pour vendre sa réforme, le gouvernement a encore essayé d’instrumentaliser les femmes » Et ce n’est pas la première fois. En 2019-2020, le gouvernement alors dirigé par Edouard Philippe avait déjà tenté le coup. Il voulait instaurer la retraite à points et faisant croire que les femmes seraient les grandes gagnantes de cette réforme. L’impact de l’actuelle réforme sera encore plus violent pour les femmes que pour les hommes. C’est même une étude d’impact du gouvernement qui le dit ».
Le recul de l’âge de la retraite à 64 ans va “défavoriser les 120 000 mères qui pourraient partir aujourd’hui à la retraite”. Du fait des maternités, les femmes ont des carrières en accordéon. 40% d’entre elles, contre 30% des hommes, partent à la retraite avec une carrière incomplète et donc des pensions amputées. In fine, elles touchent des pensions de droit direct 40% inférieures à celles des hommes.
Au lieu de réduire les inégalités hommes-femmes, le projet de réforme Borne-Dussopt va, au contraire, les creuser. C’est pour cette raison que l’on revendique l’égalité salariale et professionnelle car aujourd’hui, les femmes gagnent 28% de moins que les hommes. Cette simple mesure de justice comblerait le déficit invoqué par le gouvernement pour mener sa réforme des retraites. Nous réclamons aussi d’ouvrir la pension de réversion à tous les couples et pas seulement à ceux qui sont mariés. Une économie faite sur le dos des salariés car les couples sont de moins en moins unis par les liens du mariage.
Quant aux 1 200 euros de pension minimum par mois, ils ne bénéficieront en fait qu’à 10 000 personnes. En effet, deux conditions excluantes priveront nombre de retraités de ce minimum vieillesse, et principalement des femmes. Pour y prétendre, il faut une carrière complète alors que 50% des femmes arrêtent de travailler après avoir eu un enfant, contre seulement un homme sur neuf. Et pour en bénéficier, il faut avoir travaillé à temps plein, ce qui n’est pas le cas de 30% des femmes qui sont à temps partiel. A 15h40, « l’heure à laquelle les femmes arrêtent d’être payées chaque jour » En effet, du fait des écarts de salaires entre hommes et femmes, c’est comme si elles ne sont pas payées deux heures par jour.
Pour mettre fin à ces inégalités, nous appelons à continuer la lutte dès demain à 7h15 devant le lycée Cassin et Dumaine, côté hôpital pour une distribution de tracts à destination des lycéennes et lycéens. Ainsi que le samedi 11 mars à 10h30 et le mercredi 15 mars à 14h30 en participant massivement aux manifestations qui auront lieu, on vous donne dès à présent rendez-vous devant la maison des syndicats.
Fidèles lycéens de Cluny au rendez-vous
Lamartine devenu un lieu symbole de fin de manifestation