ACAT (Action Chrétienne pour l’Abolition de la torture), ATD Quart Monde, AMI 71, CCFD, LDH, Secours Catholique, Secours Populaire, Mâcon-Gashora, citoyens mâconnais et même des jeunes du club de solidarité du Lycée Aubrac de Davayé étaient présents ce samedi 15 octobre pour participer activement à la journée mondiale du refus de la misère au pied de la statue de Lamartine.
Pas besoin d’être un héros pour s’engager. Une rencontre, une lecture, une indignation peuvent être le point de départ d’un engagement. Quelle que soit la cause qui vous tient à cœur, il est possible de s’investir pour quelques heures ou pour la vie, mais aussi de faire de la lutte qui vous touche un repère constant dans votre manière de travailler, de vivre, de réfléchir…
Journal « Résistances » ATD Quart Monde
Des idées toutes faites résistent au temps, « Les pauvres font tout pour toucher des aides », « Les chômeurs ne veulent pas travailler », « Les demandeurs d’asile bénéficient de tous les droits »… Idées fausses devant des témoignages d’une réalité quotidienne :
Notre vie est une bagarre. On est obligé de compter tous les jours le moindre sou…
Élodie, préface du livre « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté »
Quand on est au chômage depuis pas mal de temps, on entre dans une forme d’auto- exclusion. Chaque réponse négative à une candidature est vécue comme un échec…
Jean-Michel, salarié sur un Territoire zéro chômeur de longue durée.
Extrait de « Zéro chômeur. Dix territoires relèvent le défi »
J'ai très peu consommé, c'est minime ce que j'ai consommé : juste des vêtements que j'ai sur le dos, que j'ai été chercher à la friperie … Les pauvres depuis très longtemps le font déjà, ils consomment peu et polluent peu.
Robert, « Pauvreté et écologie », séminaire 2018.
Des distributions alimentaires d’urgence en augmentation permanente, un 115 débordé et sans réponse face aux demandes d’hébergement, un accueil de jour plein à chaque ouverture, et des gens, voire des familles entières qui n’ont que la rue comme lieu de vie. Des services sociaux qui font ce qu’ils peuvent, des associations qui se battent corps et âme pour venir en aide à ce peuple, notre peuple, qui souffre et se tait.
Et Mâcon ne se démarque pas de ce phénomène. Il y a trois semaines une famille de quatre enfants de huit jours (juste sorti de la maternité), 2 ans, 4 ans et une douzaine d’années dormant sur une pelouse du quartier de Marbé. 115 appelé, mais ne pouvant apporter de réponse favorable. Des citoyens les ayant vu par leur fenêtre, la nuit tombée, leur ont apporté une tente, un autre un repas chaud. Puis, ils sont partis dans une autre ville proche devant l’impossibilité de se voir hébergés. Autre famille, avec enfants, dormant dans les environs de la gare, hébergée pour quelques jours de façon transitoire par des citoyens et se retrouvant actuellement de nouveau à la rue.
Voir, au hasard de déplacement, des gens fouiller dans les poubelles, des personnes arrachées des affiches des panneaux publicitaires dans le but de dormir à l’abri, voir une personne dormir dans sa voiture… C’est la vie « grise » devant des murs gris, l’invisible des grandes villes, parfois ce dont on ne veut pas voir, mais c’est aussi à la campagne à ne pas oublier car là aussi règne parfois la précarité et la misère.
Période difficile pour tous ces gens qui vont vivre, survivre, avec l’augmentation des prix de l’alimentaire (difficile aussi pour les associations qui vivent sur le bénévolat et les dons), des énergies qui flambent et vont encore flamber, avec les conflits qui s’allument ou perdurent dans beaucoup de lieux sur notre planète.
« La dignité en action : nos engagements pour la justice, la paix et la planète » rappelle nos obligations envers celles et ceux qui sont laissés de côté
Propos recueillis ce samedi à Mâcon autour du stand de la journée mondiale du refus de la misère, extraits du journal d’ATD Quart Monde « Résistances ».
MsP