Depuis le 19 avril, la Buissonnière a lancé son projet caritatif de vente d’œuvres d’art au profit des enfants ukrainiens. En partenariat avec plus de 30 artistes et 13 commerces, les tableaux en sculptures sont exposés au sein des locaux de l’association ou dans les vitrines du centre-ville jusqu’à fin mai.
Comment donner de l’utilité aux œuvres non vendues d’artistes locaux ? En lançant une exposition en soutien au peuple ukrainien. C’est l’idée du collectif mâconnais qui a pris en charge toute la logistique nécessaire à sa bonne conduite. Plus de 80 œuvres ont été offertes par des artistes de Saône-et-Loire et de l’Ain.
Le projet, censé prendre fin ce vendredi, a été prolongé jusqu’à fin mai avec 70 travaux encore disponibles à l’achat. Au prix unitaire de 40 € (possibilité de donner plus selon la générosité de l’acheteur), les fonds collectés seront reversés à l’UNICEF.
Cette initiative marque un grand pas pour l’association, actrice majeure de la culture dans la ville. « En tant qu’artiste, répondre à une telle cause par l’art, c’est spécial », souligne Nicoletta Kara-Mitcho, intervenante à La Buissonnière.
Une lutte plus que nécessaire pour les membres du groupe, « face aux périodes de crise, l’adulte prend ses positions et agit en conséquence. L’enfant, lui, n’a rien demandé. Il subit des douleurs qui le suivront durant sa vie entière », alerte Annie Longet-Thierry, co-présidente de La Buissonnière.
De nombreuses vitrines du centre-ville exposeront ainsi les belles œuvres du collectif. Plus de 30 boutiques sont partenaires : des rues Saint-Antoine, Châtillon à la rue Franche. Elles se verront embellies par cette démarche honorable.
Un geste naturel pour les commerçants
Pour les commerçants du centre-ville, la réponse allait dans le même sens : « C’est une proposition plus que naturelle, que l’on ne peut pas refuser, c’est dans un élan de solidarité que les vitrines ont été rendues disponible pour l’association. » Pour Raphaëlle Koehler, architecte d’intérieur chez MKD Studio et ancienne partenaire de la Croix-Rouge, c’est un choix qui suit une logique de vie : « J’ai toujours eu cette envie de pouvoir aider à mon échelle, laisser les gens dans la détresse, c’est impossible. Une belle initiative comme celle-là, ça serait criminel de la refuser. Mettre en avant ces tableaux et ces affiches, c’est aussi donner l’opportunité aux habitants de participer à cette cause et d’avoir un impact sur cette période compliquée. »
Dans une période où les métiers sont repensés et délaissés à la technologie, un tel projet est « une preuve véritable de l’importance du travail humain » pour l’association. La Buissonnière est très reconnaissante des efforts fournis par ses partenaires. « Nous sommes très fiers de pouvoir lutter contre ses problèmes, accompagnés par nos partenaires artistes, commerçants et élus, sans qui rien ne serait possible », conclut Annie Longet-Thierry.
Les boutiques participantes : La Buissonnière, 120 rue Saint Antoine ; La Disquerie 54, rue Franche ; Le Cadran Lunaire 27, rue Franche ; Les Co’pains 90, rue Châtillon ; DP2M 68, rue de Strasbourg ; MKD Studio 5, place Saint-Antoine ; Nassima 135, rue Saint-Antoine ; Mister Barber 117, rue Saint-Antoine ; Kelcap 126 rue de l’Arbalète ; Auto-école 21, rue Saint-Antoine ; Clair-immo 7, rue Saint-Antoine ; Boulangerie Gardonnoise place Gardon ; Pharmacie Saint-Antoine de la place Gardon ; Bistrot Gourmande place Gardon
Mounir Belbaghdadi