Ils étaient une petite centaine au plus fort de ce rassemblement, organisé en seulement quelques heures dans la journée par diverses organisations et associations. Beaucoup d’autres auraient aimé les rejoindre, mais ils n’ont pas pu se libérer et ont apporté leur soutien par message.
Mais quelle que soit le nombre finalement, ce vendredi soir au square de la paix, c’est la mobilisation et la solidarité avec le peuple ukrainien qui ressortent. C’est ce mouvement citoyen qui s’est mis en marche, à l’instar de ceux organisés dans d’autres villes de la région et d’ailleurs, pour défendre la liberté et la paix au XIXe siècle. Pas d’étiquette politique, ni de revendication autre, juste une volonté d’être unis contre l’action de la Russie, d’être solidaires du peuple ukrainien, de porter un message humaniste et pacifiste et d’appeler à la diplomatie et à la paix, en Europe, à notre porte.
Parmi les citoyens présents ce vendredi soir, Sacha et Hanna. Tous deux sont Ukrainiens et installés en Saône-et-Loire depuis plusieurs années. Sacha est arrivé en France et à Cluny en 2008 pour ses études à l’Ensam, il a ensuite trouvé du travail et construit sa vie ici. Avec Hanna, il ne retourne en Ukraine qu’une fois par an pour revoir leur famille. « On est les seuls à ne plus être au pays, aujourd’hui on arrive à avoir heureusement encore des nouvelles régulières de chacun, mais c’est difficile. Ma famille est dans une zone à 300 km de la capitale qui n’est pas encore concernée par les combats, même si la région est à la croisée des voies ferrées et donc stratégique, mais j’ai appelé quelqu’un à Kiev et au téléphone j’entendais clairement les bruits de bombardements pendant la discussion. On sent la panique et la peur sur place, par rapport à ce qu’on nous montre et ce que nous disent nos proches », explique Sacha forcément inquiet sur la suite de ce conflit.
« On ne s’attendait pas du tout à ça »
« On ne s’attendait pas du tout à ça, la veille on était encore heureux en train de prendre un verre et on se réveille le matin en apprenant que c’est la guerre. C’est une situation impensable », poursuit-il touché par l’élan de solidarité et de soutien qui se créé à travers le monde et à Mâcon : « Je disais aujourd’hui presque en rigolant que j’avais reçu en quelques heures plus de messages de soutien du monde entier - avec mon travail et mes relations ça vient même d'Australie - que si je fêtais mon anniversaire. C’est peut-être pas grand-chose pour certains, mais ces messages, ces rassemblements, c'est quelque chose d’appréciable dans ces moments-là. »
Sur le conflit en lui-même et la situation actuelle des troupes russes en Ukraine et près de Kiev, Sacha ne sait que ce qu’il entend dans les médias. Quand on lui demande son avis sur le fait que Poutine ait lancé un appel à l’armée ukrainienne pour un putsh et prendre le pouvoir contre Zelenski, il répond « ce que je peux vous dire c’est que les Ukrainiens préfèrent le président à la Russie. »
Sacha et son épouse vont continuer à suivre de très près ce qui se passe chez eux, avec beaucoup d'inquiétude, l'espoir aussi que les choses s'apaisent, mais ils se disent d'ores et déjà prêt à aller chercher leurs proches à la frontière des différents pays bordant l’Ukraine si la situation s’aggravait. « Le plein est fait, le GPS programmé et j’ai regardé les solutions pour les héberger ! »
De côté de la mobilisation, à Mâcon, d’autres actions de soutien pourraient être à nouveau organisées dans les prochains jours en fonction de la suite des événements…
D. C.